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REVELL CLASSICS n° 00005 1/240 HMS Campbeltown « Opération Chariot ». [2009]
On peut dire en ce moment que c'est l'avalanche de rééditions chez Revell et les thèmes navals ne sont pas en reste. Ce Campbeltown (anciennement USS Buchanan) en est la preuve avec un modèle plutôt bien conservé. Le niveau de détail est assez honnête et nous ne pouvions pas passer à coté de l'Histoire et d'une conversion pour présenter ce modèle dans sa configuration modifiée spécialement en destroyer allemand pour le raid Britannique de St Nazaire baptisé « Opération Chariot » en mars 1943 afin de détruire la cale sèche du cuirassé Tirpitz. Le Campbeltown (grimé, bourré d'explosifs et embarquant un commando) devait s'infiltrer dans le port jusqu'au bassin du cuirassé allemand (non présent ce jour là), en forcer l'accès et exploser plus tard sur place.
Même si le commando fut pratiquement anéanti, le raid fut considéré comme un succès par la Royale Navy puisque la cale s'en trouva très endommagée.
Ceci dit, attention à l'illustration de la boite Revell qui est fausse puisqu'elle représente le navire durant le raid mais sous son aspect d'origine avant refonte en destroyer allemand !...
La documentation sur le Net est relativement abondante et on peut même trouver un plan 2 vues techniques montrant un comparatif de silhouettes du navire d'origine et sa transformation ultime pour « Chariot ».
Montage / conversion
Le travail de conversion à envisager est important sur l'essentiel des structures supérieures du navire. Après l'assemblage classique de la coque et du pont principal, il faut supprimer les divers picots de fixation des lances torpilles et autres accessoires inutiles ici.
La pièce triangulaire de la passerelle est modifiée en arasant tout le saillant frontal sous la rangée de fenêtres.
Les cheminées sont réduites à 2 éléments seulement en état de fonctionner et les pièces assemblées des bases de la boite sont retaillées à la scie Tiger puis tronquées vers le haut pour leur donner la forme adéquate d'un bateau allemand. Les 2 autres éléments restants sont très raccourcis puis bouchés chacun avec une plaque boulonnée (carte plastique). Quelques autres plaquettes sont ajoutées sur le pont principal afin d'obturer certains orifices de collage non utilisés.
Il faut préparer ensuite les affûts des diverses pièces d'artillerie, largement modifiées pour le raid. Il y a 8 bases en tout et pour tout (4 entre les cheminées, 2 à l'arrière et 2 autres sur plates formes). Toutes ces bases circulaires sont retaillées dans des cylindres de récupération (rabiot) puis sciées à la bonne hauteur. Les photos disponibles sur le Net (Google images « HMS Campbeltown ») sont très utiles pour localiser avec suffisamment de précision chaque emplacement de batteries.
Les 2 postes latéraux implantés en diagonale vers l'arrière sont entièrement « scratchés » à la carte plastique. Les formes doivent être octogonales (carte plastique pliée) et montées sur des axes tubulaires (profilés Evergreen). Les petites rambardes sont restituées en étiré et les gros boîtiers latéraux en profilés cubiques sans oublier les 2 échelles d'accès en pièces de récupération.
Toutes les armes proviennent de la boite à surplus (entre autre le Bismarck Revell qui a été analysé ici et a fourni de nombreuses pièces), et leurs boucliers blindés sont ajoutés en carte plastique fine.
Quelques pièces d'origine de la boite servent ensuite à compléter au mieux les divers équipements tels que les projecteurs, certaines canalisations, les escaliers d'accès aux entreponts et les manches à air (à disposer différemment).
Le pont principal est enfin complété dans sa longueur par 4 structures munies de petits renforts triangulaires en carte plastique.
La passerelle à l'avant est entièrement garnie de panneaux de protection munis de poutrelles de renfort. (Les photos d'époque sont assez explicites sur ce point).
L'effet à obtenir doit représenter des ajouts de tôles hâtivement bricolées. Les rembourrages pare éclats sur le pourtour supérieur sont simulés au mastic Sintofer de carrossier sculpté puis poncé ensuite.
Des canons d'origine, seul celui de la plage avant du pont est conservé en y ajoutant quelques détails sur la culasse et un gros bouclier ajouré en carte plastique pliée.
On en termine ensuite par le reste des pièces classiques sur un navire : les 2 ancres (finement représentées), 2 radeaux de survie situés à bâbord au niveau des 2 cheminées principales et qui sont ensuite agrémentés d'un bâti de maintien.
A noter que les chaloupes de sauvetage et leurs potences doivent être totalement omises pour cette conversion ainsi que les arbres de transmissions et leurs hélices sous l'arrière de la coque du fait d'une intégration du modèle sur un socle au final.
A noter aussi la suppression des rampes arrière des lances mines.
Il reste donc le mat principal dont il faut supprimer la nacelle de vigie et ne conserver que la vergue supérieure. Le petit mat secondaire à l'arrière doit aussi être omis.
Enfin, sur l'entrepont arrière et outre les 2 batteries ajoutées, il faut aussi installer un gros blindage frontal en carte plastique pliée.
Les dommages
Pour finir et pour les besoins de la saynète finale, l'étrave de la coque est découpée et percée en partie pour simuler les dommages de la collision et des impacts de tir. La tôle déchirée peut être traitée à l'aide de morceaux froissés d'aluminium adhésif avec un effet assez saisissant de réalisme. C'est une opération qu'il est possible d'envisager en début de montage.
Peinture rose ....
Selon certaines sources, le navire aurait été spécialement « testé » au « Mountbatten Pink », sorte de teinte grise rosâtre étudiée par la Royal Navy pour faire évoluer ses bâtiments en basse visibilité en ambiance de couchers de soleil !...
Avec l'aide de nuanciers trouvés sur le Net, le mélange est obtenu avec les 2 teintes Humbrol gris moyen H 140 et rouge brique H 73. Attention dans les dosages, il s'agit avant tout d'un gris coloré et non d'un rose délavé…
La coque inférieure sous la ligne de flottaison est en rouge brique H 73 et les ponts en gris bleuté H 145 sauf la passerelle principale qui est de teinte bois H 83. La pointe avant est en gris sombre H 67.
Les hauts de cheminées sont en noir mat ou gris sombre et toutes les armes en gun Metal H 53. Quelques traces de coulures parsèment les petits hublots de la coque et l'avant détruit reçoit des traces d'impacts (noir de fumée sous forme de jus successifs).
Pour finir, les rambardes sont complétées en fil étiré fin et le mat agrémenté d'un câblage minimal en fil véritable, de même que la fixation des radeaux en croisillons.
Le diorama
Le socle, représentant une portion du quai du bassin de la cale sèche, est traité sur une planche de bois recouverte de carton Plume pour recevoir l'arrière à demi immergé du bateau dans une entaille (un moyen simple pour éviter de couper la coque en début de montage…).
Le quai est en carte plastique nervurée et équipé de renforts avec une canalisation en tube Evergreen et des gardes corps en tige plastique et fil de cuivre fin.
Après une couche de peinture en bleu sombre H 77, l'eau est simulée avec de « l'eau artificielle FX007 » de chez Prince August, une matière qui se travaille à la spatule et qui devient transparente au séchage. L'effet obtenu est très convaincant et le produit peut prendre n'importe quel relief lors de sa mise en œuvre.
Le quai reçoit enfin quelques traces de rouille et de son niveau d'eau en plus sombre à sa base. Le modèle est fixé à la colle Néoprène puis les contours d'eau comblés à la colle blanche et au coton hydrophile peint puis complété par du FX007 de finition. Une couche de verni brillant complète à merveille la surface liquide.
Conclusion :
Une conversion qui n'est franchement pas compliquée à aborder mais la patience et la dextérité seront de mise pour en arriver à bout.
Seul bémol, l'échelle bâtarde et problématique du modèle pour un éventuel ajout de figurines…
Une réédition toutefois sympathique à redécouvrir.
Remerciements à Revell pour la fourniture du kit présenté ici
(c) Alain Bernhard / Modelstories 2009
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