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REALISER UN MODELE DE SF A PARTIR DE DECHETS MENAGERS EN PLASTIQUE

Quel rapport y-a-t-il entre ces restes d'objets en plastique et ce robot? Un tube de colle et une couche de peinture!

Depuis bien des années nous vivons dans la célèbre société de consommation, royaume du supermarché et du distributeur automatique. C'est aussi, en fait, l'univers de l'ustensile à jeter. Couteaux et cuillères, récipients, blisters, boîtes et accessoires sont tous destinés à la poubelle. C'est du gâchis, car pour le maquettiste, tous ces objets de plastique sont une véritable aubaine. Un bic peut devenir un missile, une boîte se transforme en casemate. Avec un peu d'imagination on peut facilement tirer parti de toutes ces formes en matière plastique.

Un petit exercice d'inventivité nous permet d'approcher le domaine de la science-fiction, pas toujours bien représenté dans les rayons des magasins de maquettisme. Plus d'un a rêvé de construire ses propres concept cars, son mechwarrior favori, ou des véhicules futuristes venus d'une lointaine planète. Ce n'est pas un problème!


Le matériau de base: des gobelets de machine à café, des couverts de plastique, des tubes de recharge de porte-mine, des corps de stylos à bille usagés, des capuchons de flacons divers, des feuilles de carton ou de plastique, des billes, des cocons de déodorant, des surplus de fil électrique, de tiges de toutes sortes ... Tout ce qui éveille votre inspiration, soigneusement stocké dans la boîte à surplus du bon maquettiste.

Les outils habituels du maquettiste: cutter, une latte et un crayon gras ou un marqueur fin  pour plastique, des pinces à linge, petits serre-joints ou des élastiques pour maintenir les assemblages, une scie-rasoir, du papier émeri à l'eau, une pince coupante, des pinces à épiler pour les petites pièces, des forets de différents diamètres,...

La colle, dans ce cas, présente un problème spécifique, puisqu'il faut coller différents matériaux qui ne veulent pas se laisser faire. Certains matériaux, en effet, comme les bouchons et les flacons de produits chimiques sont conçus pour être insensibles aux  solvants. C'est assez normal, puisqu'ils sont censés les contenir!

On peut  utiliser du "colle-tout", genre néoprène ou colle de contact. Ces colles peuvent produire des émanations et doivent être utilisées dans un local bien aéré. Etendez la colle sur les deux côtés et laisser sécher avant de presser fortement les deux pièces. Pour obtenir une meilleure prise, outre le dégraissage de la pièce, on peut traiter la surface à encoller au papier de verre pour rendre la zone de collage un peu râpeuse. Si vous en possédez un, le pistolet de colle à chaud peut servir pour le montage "maison". Cependant, le maquettiste n'a pas souvent l'occasion de se servir de cet outil.

La colle cyanoacrylate, dite "superglue", doit être considérée avec la plus grande prudence, vu le danger de sa manipulation. Elle ne permet de toute façon pas de réaliser des collages solides impliquant des matériaux souples. Dans certains cas extrêmes, la seule solution sera l'assemblage à l'aide de petites vis.

Et maintenant, au travail!

Pour réaliser les pattes du robot, il faut rassembler quelques cuillères de plastique. Vérifiez bien que vous possédez les objets au minimum en double, puisqu'il faut construire deux pattes. Les pieds sont réalisés avec une grosse cuillère dont le manche à été coupé. De petites cuillères à café découpées selon différentes formes permettent de réaliser les détails.  La découpe de ces pièces est tout un apprentissage.

En essayant de les travailler au cutter, on s'aperçoit vite que ces objets, conçus pour être vite jetés, sont très cassants et ont tendance à se fendiller ou à éclater sous la lame. Il vaut mieux utiliser une fine scie.

Les manches des couverts découpés ne sont pas jetés, mais après avoir été poncés à plat pour offrir une belle surface de collage, ils sont assemblés dos à dos pour former les pattes du robot. L'assemblage est serré à l'aide de serre-joints pendant le séchage de la colle. La colle de maquettiste convient parfaitement à ce type de styrène. Des recharges de porte-mine complètent l'aspect mécanique de l'ensemble, mais ici, il a fallu recourir à un autre type de colle. Était-ce du PVC, ou du vinyle?
Des cotons-tiges débarrassés de leur ouate, des tubes de divers diamètres, déchets de grappes de plastique et autres, seront les vérins hydraulique du robot. Inspirez-vous des mécanismes des grues et des bulldozers.

Le corps du robot est un gobelet de café découpé. Ici il faudra comparer plusieurs sortes de gobelets pour pique-nique trouvés au supermarché afin d'en trouver un qui soit assez épais pour supporter le travail. Complétez la pièce avec des cloisons et des détails de styrène et de carton qui lui donnent son aspect définitif. Les hanches du robot sont constituées de bouchons de plastique collés dos à dos. Ici aussi, la prise de la colle est un problème. J'ai fini par y enfoncer de force une pièce de styrène très ajustée afin d'avoir une meilleure prise au collage.

Voilà le gros oeuvre réalisé. Il ne reste plus qu'à peindre et à équiper votre machine du futur selon vos goûts: pelleteuse, radar, bras articulés, fusées de décollage...

La peinture, elle aussi est tributaire de la qualité des plastiques utilisés. Les objets en styrène très fin, comme les gobelets en thermo-formé, peuvent parfois se ramollir sous l'action des solvants, tandis que le PVC, lui, refuse toute adhérence, même aux primer de carrossier! Donc, bricolage et système D de rigueur. Un bon coup de papier de verre aide à rendre le matériau plus adhérent, et une couche de base à l'acrylique est plus sécurisante que le travail à l'enamel. Il faut cependant rester prudent, notamment si on réalise des masques au papier adhésif. Il y a des éclats de peinture qui risquent d'être arrachés.

Et en route vers votre univers imaginaire préféré!

On peut noter l'impressionnant arrachage survenu sur la peinture du pod dorsal près masquage à la bande collante. La peinture de modélisme tient très mal sur le plastique mou, comme le savent ceux qui ont peint dans leur jeunesse des "petits soldats". Heureusement ce problème a été retourné à l'avantage du modèle grâce à un travail a l'aérographe et au brossage à la peinture à l'huile "terre de sienne brûlée". Cela ressemble à présent à un spectaculaire effet de corrosion.

L'écaillage des marques à été réalisé en tamponnant au masque liquide avant peinture à l'aérographe. Sur une base bien brillante, le masque liquide a tendance à perler et à présenter des bords déchiquetés, comme la traînée d'une goutte d'eau qui glisse sur du verre. A tenter.

Les décalques sont conçues grâce à un logiciel de dessin et imprimées avec une imprimante à jet d'encre sur un papier à décalques spécial qu'on peut trouver en magasin spécialisé. Plusieurs articles sur ce type de papier ont déjà été publiés sur le net. Ce matériel reste cependant assez difficile à utiliser. On notera surtout que les encres d'imprimantes couleur ne sont pas du tout opaques. On voit la couleur de fond au travers.

© Patrick Laurensis / Modelstories 2006