SCRATCH sans échelle « l’homme en colère » d’après l’œuvre de Richart Maire

SCRATCH sans échelle « l’homme en colère » d’après l’œuvre de Richart Maire [2021]

 

L’idée est ici de voir comment  retranscrire une œuvre 2D en 3D. L’approche est assez différente des travaux sur les BD : en effet, ici il faut garder le style de l’auteur de l’œuvre initiale, ce d’autant que l’on a ici une œuvre symbolique, alors que dans une BD ou une illustration réaliste, le passage au 3D réaliste tant à « lisser » le style de l’œuvre.

 

Deux difficultés sont apparues lors de la réalisation de ce modèle :

· l’œuvre initiale étant très stylisée, comment éviter que cela se traduise par un modèle ressenti comme « grossier » ? Deux techniques ont été utilisées pour éviter ce travers : d’abord une grande fidélité à l’œuvre : les bosses, le nombre de dents, les tâches sont là où il faut. Ensuite la peinture aérosol, le brossage à sec, ont apporté un fini propre à l’ensemble qui se ressent sur l’apparence générale du modèle.

· Certains détails n’étaient pas visibles, en particulier tous les mots inscrits dans le fond n’étaient pas lisibles : il a donc fallu deviner, et meubler le fond avec d’autres mots, dans l’esprit de ceux lus sur le tableau de Richart Maire : ainsi les deux œuvres, 2D et 3D, sont-elles légèrement différentes.

 

Il est à noter que j’avais envisagé certaines modifications qui auraient éloigné encore plus le 3D du 2D, en particulier j’avais dans l’idée de modifier la main droite pour la mettre en « pistolet » mais j’ai finalement choisi de m’abstenir.

 

Il s’est posé également la question du fond et du texte qui allait avec : j’ai décidé d’en faire un « mur » gravé après avoir imaginé de mettre le mot « colère » en 3D devant la bouche du personnage...mais j’ai estimé que le rendu risquait de ne pas être esthétique. Après comme le personnage et le mur étaient de couleurs similaires, un brossage à sec éclaircissant le mur et formant une « auréole » autour du personnage permettait de bien séparer les deux. De même j’ai choisi de ne pas « inventer » de mots « cachés » par le personnage… laisser cet espace vide créé un effet d’ombre qui accentue l’effet 3D.

 

Enfin du lettrage relief a été utilisé pour signer le 3D...mais sur le plancher de manière à ne pas interférer avec l’œuvre initiale de Richart Maire.

 

Conclusion : un travail très différent du maquettisme traditionnel mais très enrichissant aussi par les problèmes nouveaux qu’il a fallu solutionner.

 

© JC Carbonel / Modelstories 2021

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On commence par le corps construit sur deux tubes de cuivre (qui dépassent sous les pieds) en prévoyant des tubes en plastique dans lesquels emboiter les tubes de cuivre des bras et celui qui supportera la tête. Comme on le voit avec une photo de l’œuvre originale en arrière-plan, les proportions sont respectées.

Les mains sont réalisées en tiges Evergreen. Créer une structure en plastique et ensuite la texturer en Milliput (corps, bras) ou en gel acrylique (mains) permet de travailler séparément la « charpente » du personnage et sa texture.

Une pré-couche de peinture permet de mettre en lumière les endroit où il faudra faire des retouches. J’ai utilisé du mastic Tamiya, lissé au pinceau trempé dans la colle liquide du même fabricant.

Construction de la tête à partir d’une sphère achetée chez Rougié et Plé

Les dents sont découpées dans un profilé Contrail pour que chaque dent ait une épaisseur et ne soit pas juste un triangle de plastique. Naturellement il faut essayer d’avoir (vu de profil) le même nombre de dents que sur le tableau de R. Maire. Les coller sur une plaque de plastique « dentier » permettra de les insérer après construction de la tête.

La tête est recouverte de  Milliput lissé à l’eau. Quelques « trous » sont bouchés au mastic puis poncés.

Construction du socle. Les boites servent à garantir que le mur est d’équerre par rapport à la base.

Mise en position de la figurine pour repérer les trous à percer (ceux du socle sont déjà percés mais il faudra un autre trou avec une tige dans le mur du fond à cause du poids de la tête en Milliput.

Les dents en position. Il est préférable de peindre en noir l’intérieur de la bouche avant d’installer les deux « dentiers ». Notez que 4 dents ont été rajoutées sur la « lèvre » supérieure après installation des deux plaques « dentiers ».

Au niveau des détails à rajouter sur la tête, il y a aussi les yeux dont les orbites en demi-lune sont découpées dans la couche de Milliput. Les sourcils sont en tige Evergreen. Là aussi rester fidèle au regard du personnage 2D est très important (3 essais pour y arriver !)

Avec une lampe torche, j’ai généré l’ombre du personnage sur le mur du fond et j’ai pu ainsi reporter cette silhouette au crayon sur une feuille de carte plastique fine. Ensuite j’ai inscrit, toujours au crayon, tous les mots identifiés sur l’œuvre de R. Maire plus ceux imaginés pour remplir les zones où le texte original était illisible. Complexité : certains textes originaux sont écrits en miroir !

Les zones « à mots » sont recouvertes de mortier ponce Pébéo (en fait j’ai découvert ce produit après coup : j’ai utilisé pour la maquette de la peinture texturée Tamiya mais il fallait repasser sans cesse le cure-dent/stylet dans les mots sinon, le produit étant trop liquide, les mots s’effaçaient !

Le mur a été peint noir puis brossé à sec en brun plus ou moins clair pour créer « l’auréole » de la figurine. Certains mots ont été repris en noir.

La reconstruction 3D de l’œuvre de Richart Maire est terminée.

Je l’ai signée sur le sol avec des lettres relief achetée chez Rougié et Plé et en utilisant une règle métallique pour l’alignement. Les lettres sont ensuite peintes en noir pour se fondre avec le sol. Une dédicace (l’objet est un cadeau) a été réalisée de la même manière.

Pour éviter que l’objet ne devienne un nid à poussière une boite genre « retable » a été réalisée. Elle est conçue pour pouvoir être ouverte juste sur la face avant (en ce cas les portes de la face avant sont repliées dans les parois latérales), soit complètement avec les parois latérales et le « toit » repliés vers l’arrière.

Des mini-charnières (boutique de bricolage) assurent l’articulation des panneaux mobiles entre eux.

Les petites fentes sur l’avant servent à insérer des mini-aimants (magasin de bricolage) pour maintenir les portes fermées.

Vous pourriez croire que l’utilisation de carte plastique et de profilés de dimensions et d’épaisseurs normées fera que tout s’adaptera au quart de poil? Que nenni… il faut de longs essais pour que tout s’assemble comme il faut !

Des coussinets en feutrine garantissent que la carte plastique ne va pas rayer les meubles sur lesquels sera posé l’objet.

Les coussinets en feutrine se sont avérés une mauvaise idée car ils forment une tâche claire qui attire l’œil lorsque la boite est fermée.

La conception de la boite fut en elle-même l’objet de nombreuses hésitations sur la cinématique des portes. Mais dès le début j’avais renoncé au couvercle amovible, le modèle devant être un tout.