REVELL 04666 1/32 Heinkel He 219 A-7

REVELL 04666 1/32 Heinkel He 219 A-7 [2012]

 

Documentation :

· Ciel de Guerre n°7

· La chasse de nuit Allemande de JEAN CUNY (E.P.A.)

· Les As de la chasse de nuit allemande (OSPREY)

· Les camouflages de la LUFTWAFFE (Aero journal H.S. N°6)

· Military illustrated modeler 11/2012

· MODEL AIRPLANE INTERNATIONAL N°87

· OSPREY MODELLING MANUAL

· SCHIFFER N° 003

· UHU  Heinz.J.Nowarra

· Waffen Arsenal S.76

Le kit :

C’est une grosse boite, bien pleine que REVELL nous propose avec cette nouveauté, près de deux cents pièces composent ce grand duc magnifique. C’est une production d’excellente qualité dans la lignée du He111 et Ju88 proposés ces dernières années par REVELL au 32eme (échelle qui fait un come-back impressionnant).Le He219 est à la mode car après avoir réédité l’an dernier le modèle FROG au 72eme, REVELL nous le propose au 32eme quasiment en même temps que le fabricant asiatique SWS, évidemment ces deux grosses boites ne jouent pas dans la même cour : d’un coté nous avons un produit grand public bon marché très accessible (REVELL) et de l’autre nous avons une véritable pièce de musée qui doit mobiliser le maquettiste moyen pendant une bonne année !

Le moulage du kit REVELL est précis, mais la surface des grandes pièces est légèrement granuleuse (moule sablé ?) et c’est assez désagréable au niveau de l’aspect, j’aurai préféré des surfaces plus lisses d’autant que la gravure est d’une finesse remarquable. Cette gravure en creux est discrète et respecte bien l’échelle sans exagération. La tendance actuelle qui voudrait que le moindre rivet soit reproduit sur la maquette nous éloigne un peu du réalisme en transformant les maquettes en patchwork surtout si toutes les lignes de structures sont surlignées au lavis…Il suffit d’agrandir une photo bien nette à la taille de la maquette pour se rendre compte que les lignes de structure sont tout juste visibles.

 

Le montage :

Le montage de cet énorme kit commence comme d’habitude par la baignoire du cockpit, c’est une grosse pièce particulièrement bien détaillée qu’une bonne mise en peinture valorisera parfaitement. Tous les compteurs et cadrans sont fournis individuellement sur la planche de décalques et c’est un travail de longue haleine qui consiste à repérer et à mettre en place chacun de ces éléments. La couleur principale de cet habitacle ne semble pas être le traditionnel RLM66 mais un gris plus clair et légèrement bleuté (du moins sur l’exemplaire survivant aux U.S.A.) et d’après les dires des restaurateurs il y avait plusieurs tons utilisés dont un gris verdâtre plus franc que le RLM02.Toutes les pièces fournies par REVELL pour meubler ce cockpit sont parfaitement utilisables et je pense que pour ce montage il n’est pas vraiment nécessaire d’avoir recours à de la photo découpe, seul petit regret, les ceintures des harnais sont moulées sur les sièges. Cette option n’est pas enthousiasmante surtout à cette échelle et il faut gratter les pièces pour faire disparaitre cette gravure incongrue ou superposer des lanières de plomb aux endroits adéquats.

Je préférerai avoir une option avec des sièges nus et un harnais séparé même sous la forme d’une décalque. Si comme moi vous cherchez en vain la paroi 15 du cockpit, elle se trouve sur la branche Crystal car moulée en transparent pour imiter les caches en plexiglas du véritable UHU.L’équipement radar et radio est bien restitué malgré le fait que nous ne trouvons aucun cadrant pour cet endroit sur la planche de décalques. Les indications de peintures fournies par REVELL sont dans l’ensemble assez fidèles sans toutefois faire référence au FEDERAL STANDARD si pratique. L’ensemble de la baignoire du cockpit se glisse parfaitement dans le demi-fuselage droit et sera très facilement emprisonné par les deux moitiés sans le moindre effort d’insertion. REVELL a prévu deux longerons à insérer dans le fuselage pour fixer les ailes mais ces deux pièces manquent un peu de rigidité et il est hasardeux de les utiliser pour les manipulations futures pendant les travaux de peinture. Selon la version choisie il faut opter dès le début du montage pour le choix des armes : canons obliques et canons de gondole ventrale. Pour la version A-2 Wnr290123 il semblerait que cette machine ne soit pas équipée du système « schräge music » et que la gondole inférieure ne comporte que les deux canons extérieurs. REVELL a prévu des pièces pour obturer convenablement les orifices des armes non utilisées. C’est aussi à ce niveau que va se poser le gros problème du lest car cette maquette doit être truffée de plomb dans sa partie avant, et hélas il n’y a pas de place pour loger la moindre grenaille. La solution idéale serait que la baignoire du cockpit soit moulée dans du métal lourd comme cela ce voit sur certain kit (je pense notamment à un certain Me262).Il y a un espace dans le fuselage entre l’équipement radar et le longeron avant, c’est à cet endroit que j’ai placé des feuilles de plomb pliées pour bien remplir ce logement (environ 150g).Ainsi lesté ce fuselage déjà bien encombrant devient lourd et les longerons encore plus fragiles. REVELL nous propose des volets mobiles, mais le système nous oblige à emprisonner les axes entre les parties inférieures et supérieures des flaps, cette option limite considérablement les possibilités de ponçage et ne convient pas vraiment aux maquettistes, de plus quel intérêt peut-on trouver à remuer par la suite ces pièces mobiles ? Il est préférable d’assembler tout séparément et de coller correctement dans la position souhaitée les volets et dérives. Les trains sont bien cloisonnés et l’aspect est particulièrement réaliste avec une peinture valorisée par divers lavis. Le montage et l’assemblage de ces grandes ailes se passe sans le moindre problème, ce kit est bien né et il n’y a aucune approximation même dans le montage des gros fuseaux moteurs. Les cônes (95) destinés à recevoir l’anneau radiateur sont un peu fragiles et se fixent au fuseau moteur par deux minuscules tenons et il faut veiller à ce que ces parties soient bien parallèles aux cloisons sinon les capots risquent de bailler par endroit. Attention à bien monter l’axe raccourci (96) si on opte pour la version A-2 , c’est la seule différence extérieure concernant la motorisation de cette version par rapport aux modèles A-5 ou A-7 possibles dans la boite. Les échappements ainsi que les caches flammes peuvent être placés en toute fin de montage, c’est un gros avantage car ils pourront ainsi être peints séparément. Les roues de ce He219 sont en deux parties creuses, ce n’est pas génial car il est difficile de restituer l’effet d’écrasement du pneumatique, car la matière est un peu trop fine. Heureusement il semble que sur le vrai « uhu » les gommes ne sont pas striées mais quasiment lisses, des roues en résine me semblent un investissement acceptable pour parfaire cette grosse maquette. Pour ce montage j’ai plutôt opté pour du « direct from the box » et le résultat me semble honnête. Pour le train d’atterrissage REVELL nous propose éventuellement une option tout rentré, mais là il nous faut trouver un socle adéquat. Les grandes verrières sont belles, fines, transparentes et nous avons droit à plusieurs options selon le type de radar embarqué. Les hélices sont magnifiques, fines à souhait et sans la moindre retassure, et les trois pales sont solidaires. Les antennes radar sont utilisables ce qui n’est pas toujours les cas pour les « bois de cerf » mais à cette échelle l’injecté donne un bon résultat. Si l’on suit régulièrement la notice REVELL cet assemblage n’est guère plus compliqué qu’une autre maquette de cette catégorie, je l’ai même trouvé plus simple que beaucoup de kit au 72eme.

 

Décoration

Et c’est là que les choses se compliquent un peu, déjà dans le choix du modèle car REVELL nous propose cinq possibilités relativement bien connues, mais une fois de plus nous déplorons l’absence de svastikas même en façon « puzzle ».La question qui se pose est comment étaient peints les grands ducs opérationnels ?

Si on se réfère au guide universel à savoir le gros classeur « official monogram painting guide.. » la plupart (la totalité ?) des « uhu » étaient peints en gris bleu clair RLM76 avec sur les surfaces supérieures tachetées de gris-violet RLM75.Bien sûr le prototype v3 était entièrement vêtu de noir RLM22 avec des codes peints en gris RLM77, mais il y a quelques appareils au camouflage atypique et évidement ce sont ceux-là qui m’intéressent. Le grand duc de WASHINGTON (ex-FE612)récemment rénové présente un camouflage original dans le même style que le A-2 G9+TH proposé par REVELL sur sa planche de décalques. En lisant attentivement l’article consacré à cette rénovation j’ai découvert quelques détails intéressants, tout d’abord que les ailes et le fuselage étaient peints (en usine ?) séparément et que plutôt que des taches gris-violet sur un fond gris bleu clair ,il s’agit d’un fond gris foncé (sans doute du RLM75) pour l’extrados avec un réseau de vermicelles peints au pistolet (sans zone floue) dans un ton gris verdâtre pale (proche du FS34554) certainement cette couleur «  nouvelle » vue sur des 109 & 190 en fin de guerre. J’ai utilisé cette couleur parfois référencée RLM84 pour certains détails du mistel  V au 48eme vu dans un récent numéro de modelstories. Tout l’intrados est à peindre en noir (mélange de mat & brillant GUNZE & TAMIYA) cette couleur remonte assez haut sur les flancs, la notice de REVELL est tout à fait correcte. Pour les surfaces supérieures j’ai utilisé du gris fonce GUNZE H68 et après avoir vaporisé deux couches unies j’ai recouvert le tout d’un voile de « klir ».Cette couche protectrice est absolument nécessaire car il va falloir s’armer de patience et faire à la main tous les vermicelles mais cette fois-ci en utilisant une peinture « enamel » à savoir du HUMBROL H90 (c’est le ton le plus proche du FS34554).

C’est très long si l’on veut obtenir un résultat crédible ,les traits doivent être réguliers en largeur et en profondeur de ton même si ils se superposent souvent ,toutefois une légère variation de couleur est acceptable car sur la véritable machine le pistolet à peinture n’était pas systématiquement à la même hauteur (il n’y avait pas de robots peintres à cette époque).Pour recouvrir mon He219 j’ai passé deux après midi, car dans un premier temps j’ai trouvé que l’ensemble manquait de densité. Le résultat donne une multitude de petites taches gris foncé à bords vifs difficiles à restituer à l’aérographe. J’ai attentivement scruté les avions peints de cette manière et je trouve le résultat acceptable. Il est possible que les autres Heinkel du type A-5 ou 7  proposés par REVELL aient revêtus un camouflage plus simple composés de taches 75 sur 76, certaines photos laissent supposer que cette manière de peindre les « UHU »a été utilisée.Sur le WEB j’ai trouvé quelques profils couleurs dans ce sens, mais comme souvent il s’agit de repiquages de planches anciennes non vérifiées, je vous conseille comme toujours de suivre au plus prés les documents photographiques existants. Le He G9+TH a été photographié à SYLT en avril 1945 et sur la photo l’avion n’a plus ses casseroles d’hélices, donc j’ignore si sur cette machine il y avait les fameuses spirales, en revanche les cônes peints en vert sont assez plausibles (et en plus c’est très joli), voir à ce sujet la couverture du magazine « ciel de guerre » numéro 7.

Un montage plutôt simple pour une énorme bestiole (c’est presque un modèle réduit volant…)avec des travaux de peinture un peu plus complexe que d’habitude selon la version choisie, je vous conseille de faire l’acquisition de cette belle boite car comme on le dit vulgairement vous en aurez pour votre argent…

 

Merci à REVELL pour la fourniture de cette boite, le 32eme

a de beaux jours devant lui car à cette échelle tout ou presque reste à faire…

 

© André Galliat / Modelstories 2013

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