Revell 04696 1/32 He 111 P-1

Revell  04696 1/32 He 111 P-1  [2011]

 

Documentation utile

· AERO DETAIL N°18

· AIRDOC ADC 004/007

· ATLAS Spécial Mach 1

· Crowood  Aviation Series

· He 111 Vom original zum model l  K.H. Regnat

· KAGERO N° 8

· PROFILE N°15

· SQUADRON SIGNAL N°184

 

Le kit

Dans une énorme boite magnifiquement décorée on découvre sur une vingtaine de grappes bien emballées les pièces finement moulées qui constituent cet extraordinaire HEINKEL 111.

La notice en 16 pages est du REVELL classique, suffisamment claire mais peu attractive car elle manque de couleur et son papier jaunâtre n’est pas très agréable .Une grande planche de décalques sans les swastikas (hélas) est bien imprimée avec des tons bien denses. Il n’est pas facile de trouver dans la boite à surplus les grandes croix gammées destinées à décorer la queue de notre volatile et il faut une nouvelle fois faire appel aux artisans spécialisés (AIMS..) ou se fabriquer des pochoirs.

Pourquoi un P-1 ? Je me suis déjà posé la question lors de la sortie du Ju88 (c’était un A-1) la stratégie commerciale de REVELL est un peu paradoxale car je pense qu’un H-6 (ou un A-4 pour le Ju) avait un  énorme potentiel de décorations diverses et de sous versions, alors que ce P-1 (construit a 68 exemplaires) nous limite beaucoup dans le choix du plumage.

Je pense que dans les mois à venir nous allons voir réapparaître cette grosse boite sous des versions un peu plus attendues. Vu la découpe des sous éléments tout est possible et pourquoi pas un A ou F ?

La documentation sur cette machine est particulièrement fournie mais nous ne trouverons pas beaucoup de photos consacrées au modèle P-1, heureusement qu’il y a le SQUADRON .

Dans une précédente réalisation au 32 eme, le Ju88 REVELL avait eu l’excellente idée de donner comme le font pratiquement tous les fabricants, des lettres pour repérer les grappes, mais sur les pièces de ce HEINKEL il n’y a comme repère que les numéros , et c’est un véritable casse-tête pour s’y retrouver. De plus les diverses pièces sont reparties d’une façon aléatoire sur les diverses grappes et cela ajoute à la confusion. En fait on passe un temps fou à chercher où se trouve tel petit bout de machin pas facilement identifiable, je vous conseille de photocopier la page 5 de la notice et de l’afficher en permanence à hauteur des yeux. Certes il s’agit là de détails mais tout ce qui simplifie la vie rend notre hobby plus agréable à pratiquer.

Sur la notice, une fois de plus, les références peintures sont précisées dans la gamme REVELL (charité bien ordonnée…) et il n’y a pas la moindre allusion a du R.L.M. ou du F.S. et c’est bien dommage, heureusement que le sujet est bien connu, mais pour certain détails on aurait préféré des références plus universelles…

Le montage bien entendu commence par l’habitacle et c’est un gros morceau plein de détails parfaitement restitués mais comportant tout de même quelques erreurs, ne pas coller la pièce 194 avant d’avoir aligné le piston (191.192) et surtout les parties latérales de cet ensemble sont les pièces 190 et non pas 193 comme indiqué sur la notice…Cela peut semble obscur si on n’a pas la feuille d’instruction sous les yeux mais autant que mon expérience vous apporte une aide utile. Le siège doit être amélioré car le harnais moulé n’est pas crédible à cette échelle . Il est préférable de faire appel pour ces détails à de la photo découpe et je pense qu’il n’y a qu’a ce niveau que ce type de pièce est indispensable le reste des accessoires de l’habitacle étant suffisamment fin.

Pour un précédente montage pour Modelstories (le Ju88) à cette échelle j’avais utilisé les cadrans et les manettes EDUARD mais pour ce HEINKEL j’ai opté pour du « FROM THE BOX ».Les décalques des instruments étant d’assez bonne qualité et les autres éléments suffisamment fins, mais bien sur il existe des pochettes pour l’intérieur et l’extérieur ainsi qu’un train entièrement en métal blanc, de quoi se simplifier la vie et sans doute gagner encore plus en réalisme.

En suivant pas à pas la notice il sera facile de localiser les divers éléments composant les entrailles de cet engin. Même si certaines parties comme les casiers a bombes demeureront parfaitement invisible si les trappes sont collées fermées , seules les parties externes seront vues  a travers les fenêtres latérales avant. REVELL nous propose de bien belles bombes pour meubler les casiers et elles sont suffisamment bien reproduites pour être présentées sur un diorama.

Les parties vitrées sont très nombreuses sur cet He 111, les pièces « crystal » proposées par REVELL sont de bonne qualité et particulièrement fines .J’ai regretté que les montants de châssis ne soient pas suffisamment marqués dans le plastique car cela rend la peinture à la main assez délicates. Des pochoirs sont en ventes dans les boutiques spécialisées, mais j’ai fais un mélange de peinture à l’aérographe, à la main et quelques bandes de décalques.

Attention car l’assemblage des parties vitrées est plus que délicat, il faut infiltrer une colle très fluide dans les interstices sans déborder sur les panneaux. Je n’ai pas utilisé l’habituelle colle à bois diluée car il faut obtenir d’emblée un collage solide et résistant, de plus sur ces parties là la cyanoacrylate est à proscrire.

Les échappements sont en deux parties, cela nous permet d’avoir des tuyaux creux mais je ne vous conseille pas de les monter a la phase 34 de la notice, il est préférable de les peindre puis de les glisser avec une pince une fois l’avion entièrement peint en omettant de coller définitivement  les capots N°5.

Cette opération nous permet d’avoir une belle peinture nette de ces détails si visibles sur la maquette présentée. Le montage de fuseaux moteurs en quatre pièces est assez délicat et le raccord a la partie centrale de l’aile demande une attention constante car les surfaces de collage sont trop fines et l’équerrage est difficile a obtenir, sur ce point je pense que REVELL aurais pu trouver un système un peu plus simple. Je  pense particulièrement aux flancs (20.21 32 & 33) qui sont un peu récalcitrants au moment de l’alignement. L’intérieur des puits de trains est bien traité avec tous les renforts et les couples. Le montage des ailes ne pose pas le moindre problème avec les ailerons  et les volets séparés que l’on peu positionner à sa guise. En revanche il est assez délicat de coller les panneaux extérieurs sur les fuseaux moteurs car contrairement au Ju88 nous n’avons pas les longerons qui facilitent l’assemblage il faut donc quasiment coller les grandes plumes en porte-à-faux puis assurer un calage correct. C’est plus facile de positionner  la grande dérive qui trouve parfaitement sa place. L’empennage se positionne correctement sans effort car contrairement aux ailes les languettes sont assez profondes. Les roues sont en deux parties et ne présentent  pas le moindre affaissement, il faut donc créer un léger méplat à la lime. Le train est complexe comme sur la véritable machine et au début on peu douter de sa solidité finale, mais il est bien conçu et résiste au poids de la bête. On passe un temps considérable à aligner les jambes et les contre-fiches et si il a été peint à l’avance c’est un peu délicat dans certains endroits, je vous conseille donc de l’assembler avant peinture. Le système du montage des roues demande aux fourches du train une souplesse qui est totalement absente dans ce montage, j’ai du ruser pour insérer correctement les grosses roues en faisant une entaille dans l’anneau pour glisser une roue, puis l’autre partie de l’axe. Chaque fois en veillant a ne pas briser les fourches rigidifiées par les contre-fiches, si quelqu’un parmi vous a trouvé une meilleure solution qu’il n’hésite pas a me le faire savoir

La gondole ventrale proposée en cinq éléments est assez facile à assembler et à fixer sous le ventre de la machine, nous avons même une option « ouverte »mais dans ce cas que faire du matelas du mitrailleur ?

Le poste du mitrailleur dorsal est incomplet : il manque les sangles de cuir croisées ainsi que triangle de toile servant de siège plutôt précaire.

Ce montage est certes assez long mais ne présente pas de grosse difficultés et en suivant la notice il n’y a apparemment pas de gros pièges.

Les décalques fournis pour la planche de bord sont de bonne qualité et on peu faire l’impasse sur de la photo découpe pré-peinte mais cela sera un peu plus long, de toute façon ce genre de grosse machine est particulièrement chronophage mais cela aussi fait partie du plaisir.

 

Peinture

Comme l’assemblage est bien conçu il est possible de peindre notre He111 en divers sous éléments : fuselage, dérive, empennage, ailes. C’est bien plus facile à manipuler même si parfois quelques raccords de peinture sont nécessaires.

Le schéma de camouflage segmenté (type SPLINTER) proposé par REVELL est parfaitement conforme à la directive de l’époque  reproduite dans la documentation citée. Comme toujours depuis de nombreuses années je n’utilise que la peinture GUNZE à savoir : le RLM 65 (H67) bleu clair, le RLM 70

(H 65) et le RLM 71 (H 64) les deux tons de verts du dessus. Ces peintures étant semi brillantes (demi-lustré sur l’étiquette) nous pouvons appliquer les décalques sans avoir recours à une couche supplémentaire de verni brillant.

REVELL devrait s’inspirer des notices de montage AIRFIX (nouvelle génération) pour la pose de différents décalques de servitude car sur un dessin gris sur gris ce n’est pas évident de s’y retrouver et l’on va passer de longues minutes à chercher des symboles uniquement par leurs numéros. Trois décorations sont proposés sur la très grande planche, pour des avions vu en service en 1940 et un survivant  préservé en NORVEGE, ces propositions sont plutôt banales mais c’est dû au fait que le modèle P1 n’a jamais été très coloré. Dans l’attente de découvrir un jour une déco qui me fasse flasher j’ai décidé de faire un P1 du début de production tel qu’ils étaient livrés aux unités, sans codes avec la dérive style pré-1939 et un grand HE (pour HEINKEL) sous l’aile. La dérive d’avant guerre est entièrement peinte au pochoir maison et même si c’est un peu long cela évite de consommer des SWASTIKAS en décalques plus que rares à cette échelle. Sur les He111 des premières séries les croix de ailes sont positionnées en parallèle (presque parfait) avec le bord d’attaque, cela choque un peu au point de vue esthétique mais c’est conforme à la norme de l’époque

REVELL semble avoir ignoré cette règle sauf si dans la documentation de référence les croix (intrados & extrados) sont effectivement alignées sur le bord de fuite (droit).Un point à vérifier selon la décoration que vous allez choisir.

Ce HEINKEL 111 P-1 est une bien grosse machine et à cette échelle nous avons une belle restitution de sa masse, jusqu’a présent je dois avouer que je n’étais pas vraiment fanatique de cette échelle (et j’espère ne pas trop y prendre gout) mais je dois convenir qu’avec  des kits de cette qualité et avec ce prix particulièrement attractif il doit être facile de franchir le pas .Bien sûr l’aspect  encombrement peut être un facteur dissuasif mais il est possible d’aborder ces grosses machines avec l’objectif de les sur-détailler et ainsi d’en monter un peu moins dans une année, pour ce montage j’ai favorisé la rapidité de façon à pouvoir vous proposer cette nouveauté dans un délai raisonnable.

Le 32eme a actuellement le vent en poupe et REVELL est bien placé pour conserver la tête dans le peloton des fabricants qui proposent régulièrement des nouveautés, je monterais bien volontiers un Do 217 dans ce format, merci à REVELL pour la fourniture de ce beau kit …et ceux à venir.

 

 

 © André GALLIAT / Modelstories 2012