Planet Models PLT246 1/72 Mirage G8 |
Planet Models PLT246 1/72 Mirage G8 [2011]
Décidément, nous autres maquettistes français, sommes gâtés en ce moment puisque le fabricant Tchèque Planet Models nous propose un sujet de taille avec ce biplace à flèches variables que l'on pourrait comparer au mélange d'un Mirage F1 et d'un Mig 23, projet abandonné vers 1972 pour coûts trop onéreux, notamment.
La résine est propre, sans bavures avec une gravure fine et précise des surfaces, preuve des progrès de fabrication de cette marque en la matière. Les cockpits en tandem sont suffisamment bien achalandés pour l'échelle mais le fabricant n'a pas exploité les options d'ailes variables... il faudra donc découper les bases des pièces pour obtenir les orientations désirées. 2 verrières en acétate thermoformé sont prévues en double exemplaire, en cas d'accident de découpe... et les jambes de trains d'atterrissage sont astucieusement fournies en résine noire "renforcée" pour supporter sans problème le poids final du modèle. Une seule décoration entièrement aluminium est proposée pour les prototypes 01 ou 02 ayant évolués à l'époque. A noter que le 01 est préservé au Musée de l'Air du Bourget dont on pourra s'inspirer pour sa patine particulièrement ternie. La planche de décalques contient les 2 insignes de la cocotte rouge et la chimère noire portés sur l'engin.
Les pièces sont bien étudiées et l'assemblage du cockpit biplace ne pose aucun problème particulier. il faut en premier lieu positionner le caisson du puits de train avant pour pouvoir ensuite coller la baignoire générale au dessus. Attention à bien préparer les surfaces de collage et effectuer quelques essais à blanc avant la fixation définitive. La fermeture des demi fuselages s'effectue ensuite en forçant légèrement l'avant puis l'arrière en 2 étapes. Toutes les jointures sont bouchées à la Cyanoacrylate puis poncées soigneusement, livrée aluminium oblige...Attention aussi à l'alignement des entrées d'air latérales dont il faudra malgré tout prévoir un rétablissement en arasant les surfaces. La mise en place des tuyères arrière n'est pas facile car il faut avant tout désépaissir les bordures circulaires pour les faire rentrer complètement dans leur logement. Il faut ensuite intercaler la cloison centrale (à retailler) particulièrement délicate à installer. Le nez devra aussi bénéficier d'un léger rétablissement par ponçage sur sa base afin de rester dans l'alignement de la carlingue. Méfiance aussi sur le centrage de la dérive avec quelques joints à reprendre à la colle cyanoacrylate. A ce sujet, le fabricant a complètement oublié les 2 petites ailettes présentes sur la partie supérieure de chaque côté. Elles sont confectionnées en carte plastique. Une autre grosse erreur se situe au niveau des béquilles sous les réacteurs... la notice ne mentionne qu'une seule pièce à installer en partie centrale alors que l'appareil réel en possédait deux réparties sous chaque fuseau moteur... Une seconde pièce est donc façonnée en carte plastique en respectant le profilé du modèle de la boite.La voilure est fournie avec 2 pièces génériques qu'il faut retailler en fonction du positionnement géométrique désiré au final. Heureusement, la notice prévoie 2 schémas optionnels à l'échelle pour localiser les découpes à effectuer dans les 2 cas de figures. La mise en place devra ensuite se coller sur champs avec un renfort des joints à la Cyanoacrylate. Attention aussi à l'orientation des empennages qui pouvaient pivoter dans la réalité. Il faut utiliser les repères de la gravure pour localiser les axes de pivot et de collage. Ces pièces doivent en outre présenter un dièdre négatif. Les trains d'atterrissage principaux en résine noire renforcée, sont assez compliqués à installer du fait de pièces décomposées à coller l'une sur l'autre. Il faudra en tout cas retailler les axes de collage des roues, trop inclinés. La jambe avant est plus simple de mise en oeuvre mais l'idée du compas d'amortisseurs en résine pliable reste un monument de masochisme !... Sur l'exemplaire étudié ici, 2 roues manquaient dans la boite et ont du être moulées à partir des pièces présentes puis tirées en résine. Les orifices d'axes de collage sont ensuite percés copieusement pour une fixation solide. On termine ce montage par l'ajout de blocs collimateurs sur les casquettes du cockpit. Toute la peinture interne est en gris foncé Humbrol 67 renforcé par des jus noirs. Les coussins de sièges sont en vert olive clair H 86 et les harnais en bleu moyen H 109. Enfin, la verrière monobloc est délicate à installer comme souvent chez ce fabricant. Le collage est effectué au Kristal Klear avec des jointures au coton tige humidifié.
La décoration est basée sur du "tout aluminium" avec quelques variantes d'effets métalliques divers. Le modèle est "bombé" à l'aérosol (Tamiya AS 12 Bare Metal Silver) particulièrement mat pour cet avion. Les retouches de plaques sont effectuées au pinceau avec du Gun Metal dilué (H 53), de l'argent (Metal Cote H 27002) , du gris clair H 127 et du gris bleuté H 87 pour quelques trappes de la dérive. Certaines plaques sont traitées aussi au verni mat Prince August. Toute la gravure est soulignée avec des jus brun foncé et les fonds de tuyères en métal brûlé (H 53 + H 133). Le sommet de la dérive est en blanc cassé H 147, le nez en noir satiné H 85 et les courbes rouges H 153 des entrées d'air réalisées à main levée au pinceau. Les décalques sont de très bonne qualité et sont traitées au verni mat pour uniformiser le tout. L'insigne de la cocotte rouge semble toutefois un peu trop gros.
En conclusion, un "Must" pour les admirateurs de l'esthétique Dassault malgré des oublis et quelques grosses erreurs du fabricant.
Fabriqué en République Tchèque.
Texte et montage : Alain Bernhard.
Remerciements à Benoit Nedelec pour les moulages réalisés.
Remerciements à José Fernandez pour la fourniture du kit présenté
© A. Bernhard / Modelstories 2012 |