Revell 04667 1/72 Antonov An-2 

Revell 04667 1/72 Antonov An-2  [2011]

 

Examen des grappes.

 

Cette maquette sortie il y a quelques mois par Revell est en fait le remboîtage du modèle Trumpeter, limitant toutefois les possibilités de montages aux versions à roues, les flotteurs et les skis des grappes d’origine ne faisant pas partie de la reprise. Cette impression sur l’origine du kit est confirmée par l’identification des grappes qui mentionnent  “Chinese Y-5”. On notera cependant, comme c’est devenu l’habitude, lors de telles opérations de la part de Revell, une fort belle planche de décalques. Trois décorations sont possibles. Un avion entièrement rouge de l’Allemagne réunifiée, un des VVS en camouflage Pacte de Varsovie et un Soviétique basée en RDA.

Malheureusement, l’ajout de cette planche ne compense que difficilement les difficultés de montage que nous allons rencontrer, ainsi que les erreurs propres à ce kit. Comme c’est aussi – malheureusement - de plus en plus fréquent chez Revell, des erreurs se sont glissées dans la notice de montage (inversion de pièces bâbord/tribord, par exemple) ce qui peut dérouter le monteur moyen auquel ce modèle semble pourtant destiné.

 

Montage.

 

On commencera par la peinture des intérieurs. Selon la version, la couleur de la soute change. Ayant choisi de représenter l’avion aux couleurs de l’Armée de l’Air de l’Ex RDA, avant la réunification de l’Allemagne, nous peindrons celle ci en apprêt blanc Gunze en bombe. L’intérieur du poste de pilotage, lui  est peint en bleu Humbrol 89

 
Il faut trouver des équivalences avec les couleurs données en références Revell. La gamme Revell étant moins étendue que celle de Humbrol, les teintes sont, pour certaines d’entre elles, exprimées en mélanges. Choisir Humbrol ou toute autre gamme étendue nous affranchit de cette contrainte.

Les sièges sont rouges ; on leur ajoutera un brèlage beige, ce qui donne tout de suite un peu de réalisme à l’ensemble. Les détails sont peu poussés, mais une fois la verrière avec ses nombreux montants en place, cela suffit. Les instruments de la planche de bord sont représentés par une décalcomanie. Une fois le poste de pilotage collé en place, on referme le fuselage. Jusque là, pas de problème insurmontable .

 

La conception du moule est loin d’être des meilleures, puisque le haut de l’ouverture entre le poste de pilotage et la soute est bouchée par un retour de matière de 5 mm des demi fuselages.

Les ennuis commencent avec le positionnement du capot moteur. Le moteur, peint en noir brossé à sec avec de la peinture aluminium et le réducteur en gris Humbrol 27, est emprisonné dans les 2 demi capots. L’ensemble vient se coller à l’avant du fuselage. Outre le fait que les plots de positionnement sont imprécis, une grossière erreur entache la ligne de l’appareil. Le capot plonge littéralement sur le sol et il faut insérer de la carte plastique d’épaisseur suffisante en partie basse pour rétablir la ligne de vol. L’angle vide ainsi obtenu est bouché au mastic.

 

Le montage des ailes est tout aussi problématique. Si les parties supérieures et inférieures des ailes s’assemblent sans problème apparent,  la  jonction avec le fuselage est catastrophique. Le dièdre de l’aile inférieure est différent à droite et à gauche et il manque de l’épaisseur à la jonction avec le fuselage sur la partie inférieure de l’aile supérieure. Quoi qu’il en soit cette opération nécessitera beaucoup de mastic.

Les mats des plans horizontaux sont mal identifiés sur la notice, il faut les intervertir, sinon leur collage est impossible. Une partie de patience consiste à coller une par une les articulations des ailerons des 2 ailes.

La verrière en plusieurs parties tient plus du jouet que de la maquette si l’on en juge par ses plots de collage qu’on arrivera à masquer partiellement par la peinture des montants. Une importante de masticage est à prévoir au niveau du raccord verrière/fuselage.

 

 

Peinture.

 

Nous avons chois de représenter, nous appareil aux couleurs de la RDA. Le camouflage 3 couleurs orné des cocardes si caractéristiques de ce pays nous a paru le plus coloré.
Les couleurs Humbrol utilisées sont l’ocre 93 et le vert 117 pour le dessus et 89 pour le dessous.

Les décalques sont de bonne qualité mais ont une légère tendance au scintillement, même sur vernis brillant.

 

 

Finition.

 

Cet avion est un biplan haubané. Les haubans sont faits en grappe étirée. Ayant suffisamment peiné sur ce montage, j’ai fait l’impasse sur leur doublage, ce qui devrait être le cas pour être conforme à la réalité.

 

Les pièces transparentes représentant les feux d’atterrissage et de position s’ajustent mal et leur point d’attache à leur grappe se trouve sur des parties visibles. Les feux de position sont peints à la peinture à vitrail Lefranc-Bourgeois verte et rouge ; le résultat est très satisfaisant.

 

La maquette terminée est passée au vernis mat afin d’uniformiser le rendu.

 

 

Résumé.

 

En résumé, Revell a certainement profité de la commémoration d’un événement propre à l’Allemagne pour proposer cette boite, avec ces décorations, sur le marché européen. Je n’ai personnellement pas monté le modèle Italeri/Bilek, mais il ne doit pas être pire. On sent une conception approximative du moule de la part de Trumpeter (n’en déplaise aux aficionados de cette marque), qui a pour conséquence un montage fastidieux. Quand à la prestation de Revell, elle n’est pas des meilleures, si l’on en juge par la manière dont la notice a été bâclée. C’est d’autant plus regrettable que Revell nous a aussi fait bénéficier d’excellents remboîtages à des prix fort intéressants comme le Draken de Hasegawa. Pour un prix entre 15 et 20 Euro, il reste la planche de décalques qui est de bonne qualité et nous rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, il y avait deux Allemagnes.

 

Le sujet est intéressant. Revell s’est bien positionné sur le même modèle que Trumpeter en produisant son propre Gannet ; économiquement la production d’un An2 « Maison » n’aurait pas été plus aberrante.

 

Remerciements à  Revell pour le kit présenté

 

© B. Nédélec / Modelstories 2011