AZUR 1/32 Caudron C.714 « Groupe de chasse 1/145 »

AZUR 1/32 Caudron C.714 « Groupe de chasse 1/145 » [2011]

 

Le fabricant franco tchèque "boucle" enfin la boucle des chasseurs français de la Bataille de France après ses D520, Morane 406 et Bloch 152 avec ce Caudron 714 assez attendu et qui n'a équipé qu' en petit nombre le Groupe de Chasse 1/145 constitué uniquement de pilotes polonais en 1940. L'avion plutôt médiocre n'était en fin de compte qu'un "Racer" reconverti qui obtint malgré tout 9 victoires aériennes. La maquette multi matériaux (injecté, résine et photodécoupe) est optimisée au maximum avec un faible nombre de pièces, le moulage est très propre, les parties vitrées bien limpides et près de 4 décorations sont fournies.

 

Montage

Le cockpit, fort bien détaillé, comporte quelques éléments mécaniques en résine et faciles à mettre en place. Le siège, aux formes parfaitement bien restituées, est équipé de son harnais en photodécoupe avec un assemblage aisé à cette échelle. Il faut bien entendu plier les pièces de façon réaliste et "vivante". Les palonniers caractéristiques de l'appareil sont aussi multi matériaux (injecté et photodécoupe). Attention cependant à l'alignement général des 2 éléments. La double planche de bord est particulièrement détaillée en bas relief et nécessite une peinture soignée pour toute l'instrumentation. La plaque verticale dorsale du pilote est également bien représentée mais on peut y ajouter 2 têtes de boulons simulés en rondelle fine de profilé Evergreen. Le joli manche à balai très réaliste est toutefois complété par 2 flexibles en fil de cuivre partant du bas de la poignée jusqu'à sa base. L'ensemble du cadre du collimateur n'est pas simple à installer du fait de son encoche de fixation pas vraiment adaptée. Il a fallu décoller et repositionner toute la pièce trop haute lors du collage du pare brise....

Pour les teintes intérieures et après examen de quelques images de l'exemplaire "dans son jus d'époque" préservé en Finlande, on peut en déduire que toute la partie avant et du fond (siège compris) était en gris bleu moyen (Humbrol 144) très proche de la couleur du camouflage extérieur et que le caisson arrière avec la plaque dorsale devait plutôt être en gris bleu clair identique à l'intrados (H 87).Il faudra ensuite forcer légèrement tout le bloc à la colle Cyanoacrylate pour obtenir un placage net sur les parois du fuselage et éviter ainsi de mauvais joints de fermeture à ce niveau. Avant de refermer les demies carlingues, les bandeaux d'échappements, très finement moulés en résine, sont insérés par l'intérieur en ayant pris soin au préalable de bien dégager chaque rainure à la lime fine et plate. La face avant du moteur en résine n'est prévue qu'avec une seule rangée de cylindres mais l'effet de profondeur peut être obtenu avec une peinture noire dans l'espace restant. Les joints généraux doivent être forcés par endroits à la colle Cyanoacrylate suivis d'un masticage en règle au même produit pour en garantir la solidité.

L'ensemble de la voilure est préparé à ce stade en y insérant astucieusement les 4 mitrailleuses prévues en résine et dont il faut prendre garde aux risques de casse ensuite lors des diverses manipulations du modèle. Les compartiments d'éjection d'étuis de cartouches ne sont pas cloisonnés mais une mise en peinture noire suffira à rendre l'illusion d'espace sombre à l'intérieur. Ici aussi, les joints de fermeture devront être finalisés soigneusement. L'assemblage fuselage-voilure nécessite une reprise de joints conséquente car il faut en priorité maintenir une surface plane à l'intrados à l'endroit où la pièce a tendance à s'enfoncer par rapport à la portion arrière du fuselage. Les curieuses découpes de fixation des empennages fournissent toutefois un assemblage précis.

Les trains d'atterrissage sont franchement réalistes et très bien conçus avec une mise en place facile. Attention à l'orientation de chaque pièce durant l'assemblage. Tous ces éléments sont en gris bleuté identique à la teinte d'intrados avec les vérins d'amortisseurs en aluminium. Chaque roue est fournie en demie pièce munie chacune d'une rainure de collage facilitant ainsi un ajustage plus précis... un bon point à cette échelle.

Les vitrages très beaux du cockpit sont prévus avec 2 pièces optionnelles pour la partie coulissante d'accès. En effet, tout le panneau central devait coulisser du côté droit dans les flancs du fuselage à la façon d'une portière de voiture. La maquette offre donc une pièce courbe totalement obturée et un panneau partiel à installer sur le flanc droit pour représenter l'habitacle ouvert. Compte tenu du bel intérieur fourni et de l'échelle du modèle, le choix d'une pièce ouverte s'impose de suite. Il faudra araser légèrement les bords du panneau ouvrant ainsi qu'une reprise de certains joints du pare brise pour en corriger les alignements avec le fuselage. Les blocs pare brise et arrière sont astucieusement conçus pour en faciliter le collage général et la mise en peinture même si cette solution comporte quelques problèmes de raccords. Attention à l'antenne ventrale (pièce n° D21) non visible au sol sur les clichés d'époque (la pièce était rétractée au sol). L'assemblage du bloc hélice est particulièrement aisé avec un ajustage exemplaire.

 

Décoration

Pour la décoration, c'est la monture du pilote polonais Andrzej Niewiara du GC 1/145, avion portant le numéro 10 blanc sur le fuselage et un gros matricule noir sous l'intrados qui est retenue ici. Les surfaces supérieures se composent d'un schéma particulièrement bariolé typique sur le Caudron 714 avec les teintes classiques de l'Armée de l'Air en 1940.  Le modèle est peint dans le même ordre qu'à l'époque :

· Gris bleu moyen (Humbrol 144),

· Brun ombre calcinée (H 180) et

·  vert Kaki (H 155).

· L'intrados est en gris bleuté clair (H 87) et peint dés la première étape de la décoration.

Le schéma de la notice est partiellement faux au niveau des bords d'attaque de voilure et des empennages qui représente le

camouflage supérieur dépassant sur l'intrados à la façon italienne", alors que de nombreuses photos d'époque ainsi que l'exemplaire actuel de Finlande montent clairement des bords en teinte très claire sans débordements inférieurs. Le bariolage de surface est représenté avec des formes légèrement fondues entre elles et effectuées à la technique au pinceau des lavis décalés par transparence.

Tout le modèle est ensuite lustré à la paille de fer et au chiffon doux afin de casser l'effet trop mat des couleurs. La patine énérale doit rester relativement discrète pour des appareils n'ayant que peu combattus et rapidement mis hors de combat durant la campagne de France.

 

En définitive, un très beau modèle au final, impressionnant par ses formes uniques et à la portée de beaucoup de maquettistes pas forcément habitués aux grandes échelles.

 

Texte et montage : Alain Bernhard.

 

Remerciements à Azur pour le kit fourni ici

 

© A. Bernhard / Modelstories 2011

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