|
Sweet ref.14113 1/144 Messerschmitt Bf-109F4 « Winter version » (200?)
Le kit:
Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, Sweet est une marque japonaise spécialisée dans la production de kits d'avions de la Deuxième Guerre Mondiale au 1/144, et dont la qualité est généralement inversement proportionnelle à la taille. Pas forcément faciles à trouver chez nous, les boîtes Sweet tranchent avec celles que nous avons l'habitude de voir chez nos détaillants, la plupart des box-arts mêlant matériel militaire, chatons cartoonesques et collégiennes de manga (ce qui est encore plus surprenant pour un Européen quand les joyeux chatons en question arborent une croix gammée...)
La boîte contient en fait de quoi monter 2 maquettes : 2 grappes identiques de 26 pièces chacune, plus une grappe de pièces transparentes portant 4 verrières de 2 types (pare-brise avec ou sans blindage). D'emblée, la finesse du kit et la qualité du moulage sautent aux yeux, même si pour certaines pièces, l'injecté semble atteindre ses limites. Les dessins de la notice sont suffisamment clairs, et heureusement, vu qu'une bonne partie des instructions n'est pas traduite.
Sweet n'est pas avare de décorations, offrant 8 options qui, comme l'indique l'intitulé de la boîte, présentent toutes des variantes de camouflage hivernal. Parmi les 7 décorations allemandes, la JG54 se taille la part du lion, la JG5 et la JG53 n'étant représentées que par un avion chacune. S'ajoute à tout cela une décoration hongroise.
Le montage:
L'aménagement du cockpit se limite à un siège, qui est d'ailleurs la pièce la plus grossière du kit. Ceux qui voudront se contenter d'un cockpit fermé pourront peut-être s'en satisfaire, mais j'ai préféré souligner la finesse générale du kit en mettant le poste de pilotage au niveau (pour ceux qui se posent la question, oui, il existe une planche de photodécoupe pour ce kit, chez Griffon). J'ai d'abord affiné les parois, prolongé le plancher et peint en noir le compartiment moteur afin de ne pas risquer de voir apparaître une partie gris clair par l'ouverture du cockpit. Ensuite, avec du fil étiré et de la carte plastique de 0.013mm, j'ai fabriqué les divers équipements, un manche et une planche de bord dont les cadrans ont été dessinés avec un feutre noir fin (que l'on peut se procurer dans les magasins d'art graphique). La teinte de fond est bien sûr le RLM66. Le siège a donc été affiné lui aussi, et équipé d'un brêlage en bande-cache Tamiya. Pour ne pas l'abîmer et permettre un masquage plus facile du cockpit, il n'a été mis en place qu'au dernier moment.
M'attaquant à la voilure, j'ai d'abord effacé les détails moulés dans les puits de train avec une fraise cylindrique. Pour finir ce travail de manière moins « violente », je me suis fabriqué un outil avec un bout de grappe coupé proprement sur lequel j'ai collé un petit morceau de papier de verre, pour un ponçage « rotatif » à la main. Un des rares détails choquant du kit, quand on le compare à divers plans trois vues, est le diamètre trop important des puits de trains. Pour corriger cela, j'ai découpé des bandelettes de carte plastique de 0.25mm. Après les avoir grossièrement mises en forme en les enroulant autour d'un cure-dent, je les ai collées contre les parois. Une fois le collage bien sec, j'ai découpé la partie qui dépassait et poncé les bords. Après cela, j'ai habillé les fonds des puits, encore une fois avec de la bande Tamiya.
Bien que le moulage des jambes de trains soit net, les compas d'amortisseurs devraient être plus fins et je les ai remplacés par un morceau de carte plastique plié en deux. Rétrospectivement, j'aurais du remplacer aussi les trappes de train, qui se sont révélées elles aussi trop épaisses (si ce n'était plus possible pour des raisons de délai de bouclage, elles pourront quand même être changées plus tard). J'ai réduit légèrement le diamètre des roues et effacé la gravure des pneus, profonde pour l'échelle. Les jambes et les puits de train sont en RLM02, mais ayant essayé la référence correspondante d'un vieux pot Aeromaster j'ai trouvé que cette teinte paraissait bien trop foncée pour du 1/144 et j'ai préféré la remplacer par une teinte proche du Humbrol 129 (FS36440).
J'ai eu envie de présenter l'avion avec les volets partiellement baissés. Pour les volets extérieurs, j'ai réutilisé les parties que j'avais découpées, en corrigeant avec de la carte plastique les conséquences du découpage : à cette échelle, même avec une scie fine, la largeur relative de la coupure est loin d'être négligeable. La voilure étant moulée d'une seule pièce, il n'est pas possible d'en tirer les volets intérieurs en deux parties, que j'ai donc fabriqués. J'ai aussi découpé les gouvernes de profondeur (notez que Sweet prend soin de ses clients : sur les tenons de ces pièces sont moulés de minuscules « R » et « L » pour les différencier…)
Le montage des pièces principales ne nécessite qu'un ajustage minimal : en fait, l'ensemble demi-fuselage droit / demi-fuselage gauche / capot moteur / voilure tient par simple encliquetage. La prise d'air caractéristique sur la gauche du moteur est percée, comme l'indique d'ailleurs la notice. Sweet prévoit un axe à emprisonner dans le fuselage pour permettre la rotation de l'hélice. J'avoue cependant l'avoir coupé au moment de fixer l'hélice, faute de temps à consacrer à l'ajustage.
Heureusement, on peut utiliser deux exemplaires de la verrière, un pour conserver le pare-brise et la partie arrière, l'autre pour la partie basculante. Après le découpage, j'ai essayé d'amincir les pièces par l'intérieur, autant que possible, avant bien sûr de les polir. J'ai ajouté la plaque de blindage, solidaire de la partie mobile, en la collant au Kristal Klear.
La décoration et les finitions :
J'ai choisi l'avion de la 10./JG5 dont le camouflage est constitué de « spaghettis » RLM76 sur fond de RLM75. Plus classiquement l'intrados et la partie inférieure sont en RLM76 avec le bas du capot moteur et les saumons d'ailes en jaune RLM04. La casserole d'hélice est en noir et les pales en vert-noir RLM70.
Le RLM75 est la référence H69 de Gunze Sangyo et j'ai voulu utiliser un pot de RLM76 de Aeromaster, mais même en l'ayant éclairci, il me paraît toujours bien bleuté pour cette échelle… Trop tard. Pour les serpentins, j'ai par contre utilisé un mélange de teintes Humbrol, d'abord parce qu'une peinture acrylique aurait été moins facile à appliquer au pinceau et ensuite pour pouvoir effacer mes erreurs (avec de petits morceaux d'essuie-tout imbibés de white-spirit) sans risquer d'abîmer la couleur de fond. N'ayant pas de documentation sur cet avion particulier, j'ai suivi le schéma proposé par Sweet et avant de me lancer, j'ai préféré marquer les positions des croix et du numéro de l'avion avec de la bande Tamiya. En fait, si l'on utilise un pinceau bien fin, la seule difficulté survient lors du tracé des boucles du camouflage : il faut faire attention de conserver la même largeur de trait pour ne pas se retrouver avec « des pleins et des déliés ». Heureusement, la taille de la maquette permet de la faire tourner dès que c'est nécessaire.
Les décalcomanies sont fines et, pour la plupart, avec un film qui déborde très peu. Leur pose s'est donc déroulée sans problème. J'ai ensuite passé une fine couche de vernis mat, puis je suis passé au montage de tout les éléments encore manquants : le train d'atterrissage, l'hélice et sa casserole, la partie mobile de la verrière. Finalement, j'ai ajouté (et peint) quelques détails en fil étiré : les fils d'antenne, le tube Pitot sur l'aile gauche, et les masselottes d'équilibrage des ailerons (le bras est en fil étiré, la masselotte elle-même étant une minuscule goutte de Kristal Klear).
La maquette Sweet est donc une belle représentation de l'avion, avec des décorations très attrayantes. Même en l'agrandissant directement au 1/72, on aurait - hormis le cockpit - un kit qui « tiendrait la route » en terme de finesse et de justesse des formes. L'essentiel du temps de montage de ma maquette est dû aux ajouts et modifications : pour les amateurs de 1/144 qui de se contenteraient d'un montage « from the box », il serait facile de se constituer en un temps record une escadrille de 109.
(c) S. Deloire / Modelstories 2010
|
|