|
LONE WULF 1/72 ARDEER ARGIE (conversion sur base ESCI/ITALERI) [2009]
L'Ardeer était un prototype de canon sans recul de conception assez particulière dans la mesure où il était basé sur le principe de l'opposition des forces.
Un obus était tiré vers l'objectif, alors qu'en même temps, un contre projectile ( ou projectile factice) était expulsé vers l'arrière.
Les 2 forces se contrariant, l'effet de recul était alors annulé.
D'abord testé sur un affût de canon de 6 livres, le prototype de cette arme a été monté sur un Churchill Mk III en 1944, mais le développement ne s'est pas poursuivi. Les différences visibles par rapport à la version standard du Mk III sont la tourelle modifiée pour recevoir le canon et des trappes renforcées sur la plage arrière ; la charge factice devant retomber sur l'arrière du char.
La documentation est quasi inexistante sur le sujet . Il faut donc extrapoler à partir des quelques photos disponibles .
LE KIT
Le Kit de conversion Lonewulf Models se compose de quelques pièces résine emballées dans une boite en carton fort illustrée d'une photo du véhicule réel.
On peu regretter l'absence totale d'instructions de montage. Cependant, ce prototype étant peu connu du grand public, on peut penser que celui qui décidera de s'attaquer à cette conversion saura s'en passer. La documentation fournie se limite à deux photos qui ne sont pas très explicites et il faudra faire des recherches personnelles. Cette conversion est destinée au kit Italeri d'origine ESCI .
Les pièces sont finement moulées, voire parfois trop. En effet , le fut du canon est si fin, qu'il y a un gros trou qu'il faut boucher à la colle cyanoacrylate. De plus, pour la même raison, on ne peut même pas essayer de les travailler à l'eau chaude pour les redresser ; ledit canon étant légèrement arqué.
En dehors de cela, la pièce la plus imposante est la tourelle, moulée pleine, sauf les trappes ( quel intérêt puisqu'on ne peut les représenter ouvertes ?).Une autre pièce importante est l'ensemble de portes renforcées destinées à la plage arrière .
On trouve aussi la plaque d'obturation de l'orifice d'éjection du projectile factice lorsque l'engin est au repos , un porte fanion et un ensemble de deux petits supports pour la plaque d'obturation.
ASSEMBLAGE
La conversion en elle même est des plus simples. La seule modification à faire au kit, en dehors de ne pas utiliser la tourelle d'origine du Mk III est d'araser les charnières et autres protubérance des portes de plage arrière, ainsi que les portes elles mêmes dans leur partie avant. La surface ainsi préparée servira de base de collage au nouvel ensemble , celui ci étant surélevé par rapport à celui d'origine. C'est la que se trouve le premier piège dans lequel je suis tombé et que nous verrons plus loin.
Ensuite, on procède au montage normal du kit Italeri en respectant la notice.:
On omettra les pièces 13, 16 et 17 de la grappe A , cet ensemble n'étant pas monté sur le prototype .
On laissera de côté toutes les pièces de la tourelle .(tout l'ensemble 5 de la notice )
On laisse aussi de coté la pièce 43B car elle nous empêcherait de coller les nouvelles trappes de la plage arrière .
Point délicat sur la maquette de base : l'assemblage des chenilles, moulées en polystyrène et non en vinyle. C'est beaucoup plus difficile, mais c'est bien plus beau …. En plus, la peinture tient.
Mais attention aux pièges.
Si l'on suit, comme je l'ai fait bien sagement, la notice pour l'assemblage des sections de chenilles, on constate qu'il y a une différence d'une pièce pour chaque train entre le nombre annoncé sur la notice et celui présent sur la grappe. Italeri penserait il éventuellement que l'on pourrait perdre un des maillons et nous fournirait il un surplus à cet effet ? Eh bien non ; le maillon en trop ne l'est pas . Les séquences de montage ne sont certainement pas non plus dans le bon ordre et j'ai du tordre certaines sections pour leur faire prendre la bonne forme.
L'autre piège, évoqué plus haut, est lié à la conversion. Bien qu'ayant étudié avec soin les photos de la « bête » grandeur nature, j'ai fait mes assemblages à sec sans les garde boue. je n'ai pas pris en compte leur épaisseur pour la hauteur de positionnement des nouvelles trappes arrière.
En effet, j'ai collé la pièce directement sur la maquette Italeri . Elles se retrouvent un bon 0,5 mm trop bas. L'assemblage étant fait à la « Colle Unique » - Les utilisateurs se reconnaîtront - il est impossible de revenir en arrière sans tout casser. J'ai donc du rabaisser la tourelle en limant son assise pour avoir un ensemble cohérent , quoiqu'inexact. Il a fallu entailler le dessous des garde boue pour que l'assemblage de ceux-ci soit possible. Il faut, pour remédier à ce problème ( avis aux amateurs), intercaler une plaque de 0,5 mm entre la pièce 12A Italeri et celle fournie par Lonewulf, et là, tout se monte en bon ordre.
Le montage du canon sur la tourelle ne pose pas de problème ; il n'en n'est pas de même pour la partie arrière . le support de la plaque d'obturation de l'orifice arrière est déformé .( les 2 équerres rentrent vers l'intérieur, mais comme elles sont un peu trop épaisses, on rattrapera l'angle en enlevant de la matière aux bons endroits.
Ensuite il n'y a plus qu'à coller la plaque verticale dess
us. Le positionnement sur le support au collage déterminera la position ouverte ( haut ) ou fermée (bas).
On colle ensuite la tourelle sur la caisse et le montage est terminé.
Il reste encore quelques détails à faire dans la mesure ou la caisse de la maquette Italeri est moulée avec accessoires et lot de bord. Les enlever ferait plus de mal que de bien et quoiqu'à priori malvenus sur un prototype, on les aura en prime.
MISE EN COULEUR
La couleur choisie est un olive drab américain Humbrol 155,. Nous ne possédons pas d'indications sur la couleur ; mais le prototype ayant été construit en 1944, cette couleur ne me paraît pas illogique . L'intérieur des 2 canons est gun métal et le train de chenilles est traité en gun métal clair Tamiya avec un lavis de noir pour donner du relief. L'engin ne comporte aucun marquage ostensible. Une couche de vernis satiné finira l'ensemble .
Cet engin n'ayant probablement jamais quitté la cour de l'usine, le weathering sera limité. On note quand même que si la tourelle a un aspect neuf, la caisse, elle, a déjà vu du pays ( sur une photo de ¾ avant, on voit un insigne style « cocarde polonaise » que je n'ai pas représenté, n'en connaissant pas les couleurs) . On note cependant que ce char a été nettoyé pour la présentation aux commission techniques et le vieillissement se réduira à l'application de poudre de graphite pour faire ressortir les reliefs.
En résumé, il s'agit d'une conversion simple de par le faible nombre de pièces, mais qui n'est pas exempte de piège .
Merci à Bernard pour sa documentation.
Thanks to Lonewulf Models for the review sample .
(c) Benoît NEDELEC / Modelstories 2010
|
|
