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REVELL Ref 05901 1/72 Sunseeker Predator 108

Revell Ref 05901 1/72 Sunseeker Predator 108 « Waterworld » [2008]


Parmi les récentes nouveautés navales du fabricant outre Rhin, certaines sont pour le moins surprenantes mais bien agréables à découvrir. C'est le cas ici pour ce gros Yacht de luxe actuel au 1/72ème, une échelle jusqu'ici rarement abordée dans le maquettisme naval. La bonne surprise vient aussi de la qualité générale du modèle, maintenant constante dans les dernières productions de Revell.
Belle gravure de surfaces, niveau de détails très convaincant (mobilier intérieur), plastique moulé en blanc (ce qui devrait faciliter la mise en peinture), verrières, pare brise et baies vitrées latérales représentées en injecté transparent « fumé » et de teinte Sépia comme sur la vraie machine. Seul bémol à déplorer une fois de plus ; l'absence cruelle de figurines (baigneuses en maillot ou équipage de bord…) alors que le choix du 1/72ème l'aurait permis sans problème !...
Enfin, la planche de décalques propose de décorer le bolide tel qu'il existe aujourd'hui avec pas moins de 7 nationalités différentes sous forme de drapeaux et de noms de baptême divers et variés. A noter aussi que le poste de commandes n'est pas oublié non plus avec l'essentiel de l'instrumentation de bord.

Vous souvenez vous d'un film intitulé « Waterworld » qui décrivait la survie de quelques rescapés sur une terre entièrement submergée d'océans ?... Le personnage principal (Kevin Korner) sillonnait le monde à bord d'un trimaran rafistolé de pièces de récupération et à l'usure très prononcée.
Ce concept post apocalyptique m'a tout simplement inspiré pour utiliser le Predator dans un registre similaire et montrer ainsi une hypothétique évolution d'un navire de luxe à travers le temps.
Inutile de dire que la boite à rabiot a été copieusement mise à contribution pour réaliser un modèle garni de protections extrapolées contre toute attaque de pillards.
Le montage de la maquette de base ne pose vraiment aucun problème avec des ajustages précis et des pièces fort bien conçues, le seul bémol restant au niveau des raccords de la toiture.
L'imagination étant aussi de mise, le travail consiste à garnir le modèle d'attributs hétéroclites en fonction des étapes de montage.
Le poste de commande principal et le salon central sont agrémentés de paquetages, caisses, armes et une partie des sièges remplacés par des strapontins entoilés (Transall Revell, par exemple), l'autre siège se retrouvant sur la toiture en guise de poste d'observation.
Des cartes marines (docs retouchés sur Photoshop puis tirés sur papier) sont ajoutées près des commandes pour « faire vivre » cet intérieur. La mise en couleur interne proposée par Revell semble assez fidèle à la réalité mais il faudra plutôt utiliser ici des teintes plus ternes pour un navire en état de délabrement. Un hamac de repos, confectionné en grillage véritable, est ajouté en travers du salon principal.
La « tourelle avant » muni d'un canon démesuré (scratch) est obtenue en perçant les portes circulaires du carénage de pont.
Les vitrages fumés des logements principaux et du pare brise sont représentés brisés partiellement (à la pince coupante puis retaillés au cutter).
Tout l'aménagement de la plage arrière comporte un groupe improvisé de distillation (carburant de substitution ?) représenté avec divers tuyaux et bidons raccordés entre eux. Une grosse hélice navale et une roue sont arrimées contre la paroi gauche et les portes vitrées coulissantes sont remplacées partiellement par des morceaux de tôle.
La partie centrale du toit est découpée avant collage pour installer la tourelle du gros harpon. Là aussi, l'imagination et le bricolage sont très utiles pour créer quelque chose de cohérent.
Quelques plaques de blindage boulonnées sont installées pour protéger les fenêtres brisées (pièces de blindés au 1/72). L'avant du pont est équipé d'une ancre ancienne avec son câble enroulé (fil de cuivre) substituée à celle manquante du coté droit de la coque.
A l'arrière, on peut aussi ajouter un canot de sauvetage n'ayant absolument rien à voir avec le look luxueux du bateau d'origine sans oublier non plus une potence de treuillage improvisée.

Pour la décoration, l'essentiel est, tout d'abord, de représenter le navire avec ses teintes d'origine en blanc et noir pour toute la coque mais avec un rendu assez matte dans ce contexte.
Le pont est en bois ocre Humbrol 84 et les parois extérieures en blanc H 130 et noir H 85.
Puis vient ensuite la patine générale avec toute la rouille occasionnée par des années d'exposition à l'eau de mer sur un engin non entretenu. Les 2 couleurs utilisées sont le brun cuir H 62 et le brun rouge H 160.
C'est un travail de patience car il faut traiter au pinceau toutes les parties saillantes des surfaces susceptibles d'être attaquées rapidement par la corrosion.
Une énorme gueule de requin et des yeux improvisés et maladroits sont figurés sur l'étrave pour illustrer, en quelque sorte, la curieuse dénomination de ce Yacht.
Le « pare soleil » de l'observateur en toiture est réalisé à ce stade avec du grillage véritable et quelques éléments de navigation sont partiellement supprimés ou brisés (radars et feux latéraux).
Un jus verdâtre (algues et mousses marines) complète avantageusement les surfaces inférieures de la coque avec cette impression récurrente d'usure et d'abandon du bateau. L'ancien nom de baptême est figuré en partie effacé avec l'un des décalques Revell sur la plage arrière.
Enfin, la figurine « à la Rambo » provient d'une boite Revell de GIs Américains au Vietnam et parfaite ici pour accompagner ce navire de la fin du Monde. Même le socle de la boite d'aspect luxueux en noir brillant, est contrasté avec l'ajout de points de rouille et d'un slogan à la peinture rouge.

En conclusion, voici donc un exercice de style intéressant et assez passionnant pour s'exercer au travail de patine et pour « se lâcher »en créativité sur un modèle très actuel et spectaculaire (près de 41 cm de long !).

Fabriqué en Pologne.

Remerciements à Revell pour la fourniture du kit analysé ici

Texte et montage : Alain Bernhard.

(c) A. Bernhard / Modelstories 2009

Boite à rabiot !