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OzMods OMKIT144111/144  BAe Hawk T.1

OzMods OMKIT144111/144  BAe Hawk T.1 [2008]
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OzMods n'est certes pas le fabricant le mieux distribué dans notre pays. Cette marque australienne possède cependant une gamme plutôt variée pour un artisan, dont de nombreux accessoires, armements et conversions pour avions (le tout étant bien sûr très orienté RAAF) et des kits en résine de bateaux et d'avions; une gamme dont l'un des derniers-nés est ce BAe Hawk de première génération.

1/144 et production artisanale...l'association peut faire peur. Néanmoins, si les limites techniques d'OzMods sont apparentes, la première impression laisse penser qu'on devrait pouvoir en tirer quelque chose. L'aide du Air Data n°1 (présenté dans Modelstories de décembre 2008) sera bien utile. Le kit comprend 32 pièces en injecté, dont la gravure est fine, mais le moulage pas toujours très affirmé. La verrière est, elle, thermoformée et fournie en deux exemplaires, initiative toujours sympathique...et souvent nécessaire. Le plan de montage est imprimé sur l'emballage, mais ne comporte pas d'indication pour la peinture des pièces intérieures ou du train. La planche de décalcomanies au format timbre poste propose deux décorations, l'une pour un Hawk T.1 britannique portant la deuxième livrée des Hawk dans la RAF, c'est-à-dire un camouflage standard vert et gris, et l'autre pour un Hawk Mk.66 suisse, tout en blanc et rouge (selon la notice en tout cas; les ailes devraient plutôt être peintes en rouge et gris).

L'épaisseur des points de coulée par rapport à la taille des pièces impose un dégrappage prudent, d'autant plus que le plastique est cassant. D'emblée, on peut décider de supprimer certains détails bien trop empâtés, comme les cloisons d'ailes, les carénages des commandes de volets et d'ailerons et les deux écopes sur le dos du fuselage. Les gouvernes de profondeur et les ailes vont subir un copieux affinage, qui va faire disparaître la majeure partie de leur gravure. On se passera aussi de quelques autres pièces: quilles sous fuselage, trappes de train, les planches de bord -qui, sur mon exemplaire, étaient à peine reconnaissables -, et les emports. Les réservoirs auxiliaires sont particulièrement approximatifs.

La première difficulté concerne le montage du poste de pilotage, puisque rien n'est prévu pour indiquer le positionnement du plancher. Des essais sont donc d'abord nécessaires pour essayer d'assurer un positionnement correct des sièges par rapport aux montants de la verrière. Il faut aussi fabriquer une cloison pour l'arrière du poste de pilotage. Après ça, on découpe des pièces en  carte plastique à coller sur les parois du poste de pilotage pour figurer les consoles latérales, et on fabrique de nouvelles planches de bord. Il faudra bien sûr affiner les casquettes pour les mettre en place. La couleur de fond est un gris moyen (Humbrol 140) et les instruments seront figurés au pinceau ou avec un feutre fin (Staedtler pigment liner 0,1). J'ai mis du temps à comprendre que les deux protubérances moulées avec le plancher auraient bien voulus être les deux manches; elles sont supprimées et on utilisera à la place du fil métallique mis en forme et peint. Les sièges sont plutôt fins, comportant même le brêlage, mais ils seront montés juste avant la mise en place de la verrière.

Le puits du train avant n'est pas prévu par le fabricant. On peut tout de même découper le fuselage pour le représenter, et ajouter une pièce pour le fond . Normalement, il reste de la place pour immobiliser un plomb de pêche entre le puits et le plancher du poste de pilotage. La carte plastique suffit aussi pour cloisonner les puits du train principal. Les pièces représentant les entrées d'air sont percées pour simuler la profondeur.

Concernant la voilure, les photos montrent que les volets sont systématiquement baissés si l'avion est au sol, alors... on découpe selon la gravure. Le bord de fuite n'était de toute  façon pas très fin. La gravure sera refaite une fois la fixation au fuselage faite. Là encore, le montage à blanc annonce un assemblage problématique. A l'extrados, il faut en effet combler les espaces au raccord  fuselage/voilure avec des morceaux de carte plastique. C'est à ce moment que je me suis aperçu d'une erreur d'Ozmods: les volets doivent aller jusqu'au raccord avec le fuselage, contrairement à ce qu'indiquait la gravure. Naturellement, mes volets de remplacement étaient déjà fabriqués...On recommence.

Avant de monter la dérive, on coupe l'arrière du pied de dérive pour le remplacer par une pièce qui doit être rectiligne de la base du gouvernail au fuselage. Une fois la dérive solidement en place, on affine aussi sa partie avant.

Arrive l'étape du découpage de la verrière: ma technique personnelle consiste à y couler du plâtre pour disposer d'un support relativement solide. Une fois la pièce découpée, l'ajustage s'annonce des plus délicats, puisque « au repos » elle est plus large que le  fuselage. J'ai donc essayé de la maintenir avec de la bande cache Tamiya pendant le séchage du Kristal Klear que j'ai utilisé pour la coller. Malgré cela, le mastic s'avère encore nécessaire.

Une fois les principales pièces collées, mastiquées et poncées, la manipulation de la maquette devrait être limitée, ce qui permet d'installer les volets, et, à l'intrados, les carénages des commandes de volets et d'ailerons puis, à l'extrados, les cloisons d'ailes. Je ne parle ici que des principales cloisons et pas des trois petites enveloppant le bord d'attaque (après réflexion, il est peut être possible de les ajouter en incisant le bord d'attaque et en mettant en forme une pièce carte plastique insérée dans la fente).

J'ai choisi la version britannique, d'abord par goût, mais aussi avec l'idée que le camouflage sombre permettrait de masquer certains défauts. Le camouflage est standard (BS638/BS641) et je l'ai reproduit avec les peinture dont je disposais, à savoir Xtracolor X4 pour le gris, Humbrol 163 pour le vert. Après coup, à cette échelle, le contraste entre les couleurs est un peu faible. (voir: http://www.airliners.net/) La pose des décalcomanies, que j'envisageais comme simple, est aussi difficile que le reste du montage. Comme le vernis recouvre toute la planche, il faut détourer chaque motif, mais ceux-ci sont très fragiles. Et les couleurs des cocardes et drapeaux de dérives sont décalées...J'ai du retoucher à la peinture l'entourage des cocardes pour faire disparaître le rouge débordant de la partie bleue. J'ai constaté après coup qu'Ozmods avait fait une erreur concernant les marques d'unités, le Squadron 151 utilisant une croix de Saint-André blanche sur un fond bleu sombre, mais ce dernier ne devant pas avoir d'entourage blanc.  Il manque sans doute (je me fie aux dessins du Air Data) les immatriculations grand format à l'intrados. On peut ajouter quelques autre détails comme la zone de marche noire sur l'entrée d'air gauche et les rectangles bleus sur côté gauche du fuselage, visibles sur les avions de l'unité. Une couche de vernis mat uniformise le tout.

On fixe ensuite le train, dont il faut bien se contenter, à moins de vouloir se lancer dans une longue opération de reconstruction (les roues sont moulées intégralement avec les jambes). Les trappes sont refaites en carte plastique.

Le montage se termine en mettant en place une nouvelle tuyère faite d'un morceau de grappe évidé, le tube de Pitot (en étiré) puis en ajoutant les diverses antennes fabriquées en carte plastique de 0,13mm d'épaisseur. Si rien ne peut cacher certains défauts du kits (forme de la verrière, train d'atterrissage,...) ce genre de détails donne quand même un aspect « mieux fini ».

En conclusion, ce genre de modèle permet de compléter l'offre de plus grandes marques comme Dragon ou Revell, mais au prix d'un travail conséquent. S'il est encore limité par sa technique, le fabriquant mérite tout de même nos encouragements pour certains points forts (choix du sujet, gravure). A cette échelle des industriels disposant d'autres moyens n'ont parfois pas fait mieux en ce qui concerne l'exactitude des formes.

Maquette injectée en Australie
With all best thanks to Ozmods for supplying the review kit


  © Sylvain Deloire Modelstories 2009