|
F-RSIN FR 14067 1/144 Languedoc/Leduc 010 [2008]
Très bonne surprise fraîchement sortie chez l'artisan français F-RSIN, ce Languedoc « mistellisé » avec un Leduc01 constitue l'une des plus étranges combinaisons de 2 appareils forts connus dans l'histoire des Ailes Françaises. L'échelle du 1/144 est très bien appropriée pour ce type de modèle. L'ensemble, moulé très proprement en résine sans bulles, constitue une bonne base de travail pour qui voudra pousser plus loin le détail et très correct tel quel pour obtenir une belle pièce de bureau, par exemple. Les mats de maintien du Leduc sont en métal blanc, de même que les 4 hélices de l'avion porteur dont les cônes en résine sont proposés en pièces séparées (une rareté technique à cette échelle !). Enfin, chose assez rare aussi jusqu'à présent, les jambes et les fourches du train d'atterrissage sont en tube métallique courbé et soudé avec les roues en résine déjà fixées en place !... Un gain de temps appréciable pour le montage !. La planche de décalques fournit l'ensemble des hublots et vitrages en trompe l'œil du cockpit, non percés sur la maquette, sans oublier non plus les divers marquages et matricules de l'avion (codé F-BATF bien connu) et aussi… les lignes de structures de toute la voilure sous forme de liserés noirs fins !. Un concept qui pourrait bien devenir « à la mode » prochainement !.
1/ L'avion porteur Languedoc : L'essentiel des parties principales est correct après un nettoyage soigneux des traces de moulage. Toutefois, il est toujours possible d'y apporter diverses améliorations après un examen attentif de l'iconographie assez vaste sur le sujet (Docavia sur René Leduc , Google image sur le Net) et cela même à cette échelle. On peut, par exemple, graver les décalages de tôles de chaque capot moteur moulés de façon trop simplistes à ce niveau. Cette opération doit être effectuée impérativement avant la mise en croix du modèle. Celle-ci n'est pas facile car il faut, dans un premier temps, aligner correctement et de face toute la voilure dans l'encoche prévue sous le fuselage et, d'autre part, combler le joint affreux obtenu et créer tout le raccord Karman courbe le long de la carlingue et inexistant sur la maquette. C'est un travail assez délicat et fastidieux mais pour un résultat beaucoup plus esthétique et fidèle à la réalité. Même travail d'alignement et de reprise au mastic Sintofer de carrossier pour les empennages arrière dont l'axe de jointure se trouve totalement décalé lorsqu'on aligne parallèlement la pièce complète par rapport à la voilure principale !... On passe ensuite aux moteurs en insérant les embouts de maintien des hélices dans chaque capot. Opération délicate aux risques de bavures de trop plein de colle cyanoacrylate… Les trains d'atterrissage, bien conçus en tiges de laiton soudées, permettent de gagner du temps sur cette étape. Attention cependant à la curieuse orientation inhabituelle du système de rétraction avec les jambes principales en arrière du puits. Aucun repaire n'étant figuré, il faut percer chaque orifice de fixation au mini foret et retailler légèrement les embouts trop longs de chacune des tiges de maintien. A ce stade, il faut aussi y ajouter les portes de trains moulées finement mais à nettoyer copieusement avant l'assemblage. Ici, il a même fallu refaire l'une des pièces (en carte plastique fine) manquante dans la boite… Pour y gagner en réalisme, on peut compléter aussi les capots moteurs d'une bandelette d'adhésif métallique en surépaisseur pour simuler chaque couronne de volets, par ailleurs fournis en décalques. Un détail important même au 1/144ème. 8 tubes d'échappements courbes (non fournis) méritent également d'être ajoutés afin d'enrichir le réalisme du modèle au final. Des petits morceaux de profilés ronds courbés feront parfaitement illusion. Vient ensuite la phase la plus délicate (et redoutée !...) du montage des mâts de soutien pour le Leduc 010. L'iconographie est assez explicite et nécessaire sur ce point pour comprendre et obtenir l'alignement et l'orientation correcte des 2 V en métal blanc. L'assemblage résultant n'est pas fameux totalement en vue de dessus mais cette impression disparaîtra après la mise en place du Leduc. Le système de largage à l'arrière est incomplet et doit être en partie crée avec la barre principale munie d'un vérin confectionné en gaine souple dans laquelle est enfilée la tige de métal. La pièce de soutien pour la béquille du Leduc est scratchée intégralement en profilé fin et étiré. L'exemplaire partiel du MAE du Bourget (salle des prototypes) est instructif sur le sujet. Pour finir, 6 petites écopes sont simulées sur chaque profil du fuselage avec du Kristal Klear sans oublier une antenne fouet devant la mâture du Leduc et un tube Pitot situé sous le nez de l'avion. Les 4 hélices en métal blanc subissent un ébavurage en règle avant utilisation et leurs cônes respectifs remplacés par bidouillage avec du profilé rond retaillé, certaines des pièces d'origine restant inutilisables pour cause de gros manques de matière.
2/ Le Leduc 010 : Toutes les pièces, peu nombreuses, doivent être nettoyées, affinées et même redressées pour certaines (saumons d'ailes légèrement tordus…). Les raccords de collage sont repris à la colle cyanoacrylate et au mastic Sintofer pour les empennages arrière. La tuyère, très schématique, est détaillée avec une rondelle (pièce de rabiot) et le trou principal d'éjection des gaz agrandi à la mini perceuse. Une bague en adhésif métallique achève les finitions à ce niveau. Afin d'apporter diverses tonalités métalliques pour le revêtement extérieur, tout l'avant et le cône reçoivent un traitement à l'aluminium adhésif au rendu chromé (bien visible sur les photos d'époque). Le cône est retaillé pour être équipé d'une pointe fine en métal et l'aile gauche reçoit un tube Pitot de même matériau. L'engin ne sera fixé sur son avion porteur qu'après les travaux complets de décoration.
Décoration : La livrée générale de l'ensemble du modèle reste simple : entièrement métallique. Les 2 modèles sont traités à l'aérosol Tamiya « Gloss Aluminium TS 17 » (pour le Languedoc) et « Bare Metal silver AS 12 » (pour le Leduc) en ayant préalablement masqué (Maskol liquide Humbrol) toutes les zones chromées recouvertes d'adhésif. L'intérieur des moteurs, la tuyère du Leduc et les échappements du Languedoc sont en Gun Métal Humbrol 53 teinté légèrement de brun foncé H 160. Le système de largage arrière et les pneus des roues sont peints en gris sombre H 67 et les hélices et leurs cônes sont en noir satiné H 85 avec les extrémités de pales en jaune vif H 69. La pose des décalques s'effectue sur chaque maquette séparément. Il faut tout d'abord découper au plus prêt les motifs très fins et surtout assez fragiles avec une fâcheuse tendance à se replier sur eux même. D'autre part, le fabricant a eu la bonne idée de fournir les lignes principales de structures sous forme de filets noirs fins. Celles destinées aux dérives du Languedoc ne sont pas vraiment utilisables du fait d'un schéma linéaire inadapté aux formes concernées. L'immatriculation de l'avion n'est pas précisée sur le plan de décoration de la notice concernant la voilure et il faut donc se reporter aux photos d'appareils similaires pour déterminer le découpage exact des lettrages intrados extrados. On peut faire l'impasse sur les 2 bandeaux noirs courbes (à peindre soi même) de dégivrage non présents sur les dérives de l'appareil F-BATF traité ici. Pour finir, tous les hublots et fenêtres du cockpit sont recouverts de verni brillant pour en simuler les vitrages en trompe l'œil avec un résultat plutôt convaincant.
Conclusion : Voici peut être bien « l'originalité française 2009 » mais qui se mérite face au travail d'enrichissement personnel à y apporter !.
Fabriqué en France.
Texte et montage : Alain Bernhard.
Documentation
René Leduc par Jean Lacroze Philippe Ricco chez Docavia Diverses sources du Net
Remerciement à F-RSIN pour la fourniture du kit présenté ici © Alain Bernhard / Modelstories 2009
|
|