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Revell Ref : 04187 1/72 Sopwith Triplane.[2008]
Depuis quelques temps, c'est l'avalanche de rééditions chez Revell qui revisite ses anciens moules pour notre plus grand plaisir. Disparu du marché, ce Triplan britannique, malgré son age, ne déroge pas à la règle et les amateurs de la Grande Guerre seront ravis. 2 petites grappes contiennent la totalité des pièces dont il faudra prévoir un travail d'ébarbage préalable. Les surfaces entoilées du fuselage et des ailes sont bien reproduites mais le niveau de détail du modèle pourra évidemment être amélioré en fonction du talent de chacun. Pour exemple, le cockpit ne comporte qu'un siège et un pilote avec ses harnais en décalques, un peu trop simpliste pour un poste ouvert… Une autre amélioration est à prévoir aussi sur les 2 mats latéraux supportant les 3 ailes et dont l'une des faces est moulée trop plate. Une seule décoration est fournie pour un appareil britannique classique en brun verdâtre typique des machines de l'époque alors que le sujet peut être aussi « francisé », livrée retenue ici pour ce montage.
Le cockpit, très sommaire, est entièrement refait. Le siège, trop basique, se voit remplacé par une autre pièce de rabiot affinée et munie d'un harnais spécifique de cette période en photodécoupe. Le tout est installé sur un plancher en carte plastique au centre de l'aile inférieure avec l'axe du manche à balai (profilé et fil de cuivre). Attention de bien respecter les dimensions afin de pouvoir faire rentrer ensuite l'ensemble dans le fuselage refermé. Les parois internes sont agrémentées de leurs structures quadrillées en suivant comme guide les nervures correspondantes moulées finement à l'extérieur. Il faut aussi figurer la continuité des 2 mâts centraux obliques de la voilure supérieure et qui descendaient jusqu'au plancher. On n'oubliera pas non plus au passage les quelques éléments rustiques de commandes, très simples à cette époque. Tout cet intérieur sera de teinte toile beige (Humbrol 72), les cadres en métal sombre (H 53), les mâts de voilure, le plancher, le siège et le capotage supérieur interne en bois satiné (H 133). La fermeture des demi fuselages nécessite des reprises de joints sous le capot avant principalement. Même travail de finition lors de la mise en croix du modèle au niveau des 2 raccords principaux de l'intrados. Le capot moteur doit être percé de 3 trous d'aération sous sa courbe inférieure et le moteur en lui même, malgré sa simplicité, reste relativement correct par rapport à la réalité. Un renfort en bandelette adhésive est ajouté après collage du capot à sa jonction sur l'avant du fuselage. La mitrailleuse Vickers est acceptable avec un complément minimum de ses bandes de chargement au niveau de la culasse. Un bouchon de réservoir est ensuite ajouté sur l'avant gauche du capot. Les flancs latéraux reçoivent chacun une plaque boulonnée en adhésif métallique ainsi qu'un tube d'échappements (profilé tubulaire percé) taillé en biseau à sa base afin d'obtenir un collage oblique au final. Enfin, l'échancrure du poste de pilotage est agrémentée de son boudin antichoc manquant et simulé avec du Kristal Klear appliqué à la pointe d'un cure dents en bois. Le reste de la voilure supérieure et des mâts latéraux s'installent sans gros soucis en veillant toutefois au bon alignement général de l'ensemble. Pour figurer davantage de réalisme, toutes les gouvernes sont braquées comme il se doit en incisant légèrement les axes d'articulations. Ces dernières seront ensuite solidifiées par capillarité à la colle fluide. Même travail sur l'empennage arrière et le gouvernail. Un morceau de carte plastique complète le manque de matière constatée sur la partie arrière du fuselage. Une plaque de renfort en adhésif métallique est figurée sous le cockpit avant l'assemblage du train d'atterrissage. Celui-ci n'est pas totalement conforme puisque l'axe central est complété d'une pièce rectangulaire collée par le dessous sur une surface préalablement biseautée à la lime fine. Les roues, franchement vilaines, sont substituées par des pièces de rechange d'origine Airfix, aux pneus plus fins. Coté finitions, il faut ajouter la petite génératrice (carte plastique et étiré) située sur le mât droit près du cockpit et le boudin antichoc en demi cercle derrière la mitrailleuse. Les photos du Windsock Datafile n° 22 sont très utiles à ce sujet. Enfin, la partie basse de la béquille arrière, trop fragile, doit être renforcée par une section de tube métallique courbe. Tous les guignols de commandes d'ailerons sont confectionnés avec des petits triangles de carte plastique. Ceux des ailes principales ne seront installés qu'après l'application des cocardes.
Pour la décoration, c'est un appareil français d'une escadrille navale basée à Dunkerque durant la seconde moitié du conflit qui est présenté ici. 2 photos figurent en pages 14 et 18 du Windsock 22 dont l'avion n° 12 concerné et un profil couleur en quatrième de couverture. La teinte principale en brun verdâtre sombre caractéristique des appareils britanniques de cette époque semble avoir été conservée sous les couleurs françaises. Elle est obtenue avec un mélange de 2 teintes Humbrol 108 (brun vert foncé) et H 160 (brun rouge) puis appliquées au pinceau sur toutes les surfaces supérieures. Tout l'intrados est en toile claire (H 148), de même que l'entoilage des flasques de roues. L'ensemble de la mâture est en bois verni (H 70) et le capot moteur en métal nu. Particularité curieuse, le gouvernail tricolore semble inversé avec le bleu sur l'arrière et le rouge à l'avant. Constat observé sur les photos par comparaison des gris par rapport aux cocardes. Pour les Triplans français, il faut impérativement remplacer l'hélice par une pièce aux pales rectilignes et non courbes comme celle de la boite. Les cocardes (rabiot) sont reprises au pinceau fin pour restituer au mieux les teintes assez ternes de l'époque (rouge carmin H 73 et gris bleuté H 144). Les 3 matricules retouchés en blanc proviennent de la boite à rabiot. Enfin, la petite planche de décalques de Revell servira tout au plus pour les stencils techniques blancs du fuselage et les logos de l'hélice. Pour finir, la totalité des haubans est réalisée par sections en étiré fin fixées au Kristal Klear.
Conclusion : Un thème 14 - 18 incontournable mais qui a fort mal vieilli et donc très perfectible. A défaut ou dans l'attente d'une hypothétique nouveauté prochaine sur le sujet, c'est pourtant bien le seul Triplan anglais au 1/72ème à se mettre « sous le cutter » !!.
Documentation : Windsock Datafile n° 22.
Texte et montage : Alain Bernhard.
Modèle fabriqué en Pologne
Remerciements à Revell pour la fourniture du kit présenté ici
© Alain Bernhard/ Modelstories 2009
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