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NICHIMO 1/200 YAMATO

NICHIMO 1/200 Yamato [1962]

Bref rappel historique :
A la fin des années trente, les Japonais décidèrent de supplanter la flotte Américaine dans le Pacifique. Violant le traité de Washington limitant le tonnage des cuirassé à trente cinq mille tonnes, ils décidèrent de construire trois unités gigantesques dépassant tout ce qui avait été mis en chantier jusqu'alors. Ces super cuirassés de 100.000 tonnes devaient être capables de résister aux plus grosses bombes et torpilles. Des canons de 500 furent même envisagés. Devant la folie de l'amirauté Japonaise, les ingénieurs mirent le holà en faisant remarquer qu'aucun port ne pourrait accueillir des navires de plus de 70.000 tonnes.
On décida alors la construction de trois unités de 60.000 tonnes avec des batteries de 9 canons de 460  en favorisant la largeur des navires pour accéder aux mouillages.
Le Yamato  le Musashi et le Shinano furent mis en chantier dans le plus grand secret. La coque du Yamato fut entièrement construite sous un camouflage de sisal. Le Shinano prit du retard et fut indisponible en 1941 pour le début des combats.
Très impressionnants par leur blindage et puissance de feu ( lorsque les canons de 460 tiraient, ils détruisaient par leur souffle tout ce qui n'était pas sous casemate dans un rayon  de vingt mètres alentours ), le Yamato et le Musashi restèrent en retrait dans tous les combats où ils auraient pu faire la différence, et se mirent en avant dans la phase de la guerre où les Américains avaient retrouvé la maîtrise des airs, notamment grâce à leurs nouveaux porte-avions.
Bien que paraissant invincibles, ces super cuirassés furent incapables de résister à des attaques massives d'avions. Les Japonais pêchèrent là ou ils étaient pourtant le plus fort, les attaques à partir de porte-avions contre les unités cuirassées lourdes et pataudes sur mer.
Le Musashi fut coulé par l'aviation à Leyte en 1944 et le Yamato connut le même sort en jouant au kamikaze contre la flotte Américaine lancée sur Okinawa.
Le Shinano fut transformé en porte-avions et coulé par un sous marin dés sa première sortie.
Le point le plus remarquable de ces navires fut leur résistance aux bombes et torpilles
( douze torpilles et vingt bombes au but avant de couler le Yamato). On peu se demander ce qui ce serait produit si ces navires avaient attaqués systématiquement la flotte Américaine au début de la guerre. La malheureuse expérience du Bismarck a sans doute effrayé les Japonais.           

LA MAQUETTE .

A l'époque je l'ai achetée à la « Source des inventions » (les nostalgiques se souviendront du premier étage de ce magasin).
J'ai craqué devant la taille de cette boite et cette coque magnifique en une seule pièce. 
« c'est une maquette rare, qui ne sera plus faite dans quelques mois » m'a affirmé le vendeur venu à la rescousse.
A l'époque, je ne connaissais pas la chanson.
J'ai donc cassé ma tirelire. Après le frottement de mains du vendeur et le coup de fil de mon banquier, j'ai réalisé avoir ajouté trop de zéros.
De retour à la maison, il a bien fallu se mettre à l'ouvrage. Mais tout d'abord, une étagère d'au moins 1m60 (1m31 pour la bête) s'imposait pour caser le modèle en chantier, d'où les hauts cris de mon entourage confronté à cet intrus.
Enfin à l'ouverture de la boite, première constatation :
La bonne qualité des pièces sur grappes.
Deuxième constatation : La notice bourrée de conseils..en Japonais !. Heureusement, les dessins étaient clairs. Les ridicules tubes de colle en forme de bulle marqués « bond » pouvaient directement aller à la poubelle. Devant la variété des plastiques, il fallait plutôt compter sur six tubes de super glue. Comme toute maquette de cette taille, celle-ci a une histoire faite de corrections et améliorations.

Tout d'abord, elle a été construite pour naviguer, ensuite pour être exposée : Il s'agit donc d'un compromis entre les deux. De nombreuses pièces, telles que les embarcations situées sur le flanc bord ou les avions sur leurs catapultes, sont d'une grande fragilité.
Beaucoup d'espaces ont étés comblés à la fois pour l'étanchéité ( sous la coque, le long des arbres porte hélices), et l'esthétique. La construction des barrières a été un cauchemar. D'après la notice, il fallait fixer les entretoises à coup de marteau !. Cela fut finalement fait à la super glue. 

Les ponts devant être retirés pour accéder aux moteurs et piles, il reste forcément des joints et vis apparentes que je me suis efforcé de camoufler au mieux.
Après essais de flottabilité et étanchéité, la maquette n'a plus jamais connu l'eau !. La peur de la casse sans doute. Maniaquerie, quand tu nous tient..
L'articulation des tourelles est remarquable, ainsi que le système électrique. L'inclinaison du pont avant est bien rendue.
Peinture et vernis divers ont nécessité environ 140 ml (le rouge de la coque est sans fin). Où ai-je trouvé la patience de peindre tous ces hublots en noir?.
Les supports du pont à hydravions ont été raccourcis pour permettre le démontage. Les innombrables pièces de DCA sont un apostolat.       
Ceci dit, toute la partie mécanique se construit sans problèmes à condition de bien éplucher la notice (bonjour la technique en Japonais). La superposition des cerclages des tourelles exige beaucoup de patience et dosage dans l'utilisation de la colle, Ponçage et vaseline sont conseillés, sous risque de blocage définitif ( le pont avant est collé).
Pour terminer ce monument, il a fallu six bon mois de travail (surtout les week-end) pour en venir à bout.
Aujourd'hui, il faut dire qu'elle a un certain succès dans mon living au dessus de la bibliothèque. Trente ans après, elle n'a pas bougé !
Le vernis à juste un peu jauni ,lui donnant un air authentique…
Finalement le vendeur avait raison, ce modèle n'est plus
vendu en France.
A déconseiller aux cardiaques..   

Documentation :
Warships in profile volume 3. Yamato.
Profile Publications Limited, Windsor England.
Doubleday & compagny inc, Garden city.New york.
Très bien documenté en Anglais, avec une superbe planche couleur.
       
Maquette fabriquée au Japon (à l'époque)

© Antoine Dehais/  Modelstories 2008.