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AZUR A028 1/72 DassaultMD 311 Flamant [2007]
On l'attendait depuis des mois et le voici enfin arrivé ! Première vraie création purement française de l'après guerre de l'équipe Dassault, le Flamant est aujourd'hui à l'honneur dans le modélisme chez le fabricant franco tchèque Azur. Le contenu de la boite est à l'image de la production habituelle avec des pièces en injecté classique de type série limitée agrémenté de résine (échappements, sièges passagers, couronnes frontales des moteurs et leurs cylindres) et de photodécoupe (planche de bord, volant de Trim, compas d'amortisseurs et antenne dorsale). Les petites pièces devront être préparées avant montage mais l'ensemble des grappes contient déjà en option toutes les possibilités de construire les diverses versions de l'appareil (311, 312 et 315). D'autres boites sont donc à prévoir prochainement. Les pièces transparentes en injecté classique et comportant les hublots ronds du fuselage, sont très belles. 3 décorations sont prévues essentiellement pour le modèle 312 à nez plein ; un avion école en 1966 aux parements orangé « Day Glo », un exemplaire de la Marine entièrement aluminium et un 315 aux couleurs du Sud Vietnam avec, au choix, les cocardes classiques jaunes et rouges à cercles concentriques ou celles de modèle US après 1954.
On peut donc d'ores et déjà obtenir un modèle 311 à nez vitré en récupérant les pièces adéquates fournies. La maquette étudiée ici concerne une machine du CEAM de 1967 à 1969. 2 profils couleurs existent dans la documentation mentionnée (en fin d'article).
1/ Intérieurs et fuselage : Les équipements intérieurs fournis pour le cockpit et la carlingue passagers sont relativement complets à cette échelle. Voici les diverses modifications pour un 311 : - Il n'est pas nécessaire d'installer la totalité des sièges passagers, ceux-ci étant en partie démontables dans la réalité. - Dans le poste de pilotage, il ne faut conserver que le siège gauche du pilote, son manche à balai muni du volant, refaire une console centrale plus plate taillé en biseau (carte plastique) ainsi que les palonniers gauche de pilotage agrémentés d'éléments en photodécoupe, très proches des équipements allemands (un héritage des Siebel 204 et Martinet de l'après guerre…). - Utiliser la demi planche de bord en option (pièce C28) en retaillant l'instrumentation photodécoupée. - Ajouter un second siège, plus petit et garni de structures tubulaires (fil de cuivre mis en forme) à droite du pilote et qui était démontable. - Améliorer les parois latérales avec des portions de capitonnage réalisées en adhésif aluminium gravé en croisillons. - Modifier la cloison du compartiment passagers, fausse car moulée fermée alors qu'elle ne comportait qu'un simple rideau de séparation. Il faut retailler la pièce en 3 morceaux pour ne conserver que les cotés latéraux et ajouter le petit rideau (adhésif alu froissé et peint en bleu moyen). - Les teintes intérieures mentionnées sur la notice sont erronées et doivent être interprétées ainsi : En gris sombre (Humbrol 67) : plancher, parois et structures des sièges du cockpit. En bleu moyen (H 109) : Harnais pilote et coussins et accoudoirs des sièges passagers. En noir satiné (H 85) : volant et coussins des sièges cockpit. En vert moyen (H 101) : capitonnage. La cabine passagers est en 3 tons longitudinaux : capitonnage latéral en vert H 88 ou H 101, plancher en gris clair H 64 et plafond en jaune pâle H 148. - La mise en place des hublots est conseillée « à sec » avec ensuite un complément de colle fluide Tamiya (bouchon vert). - L'insertion des éléments internes avec les planchers n'est pas commode en l'absence de repaires concrets. Le fond de la carlingue reçoit une cloison manquante munie d'une porte gravée en creux (carte plastique). - Attention aussi à la pièce centrale du puits de la roue avant (C 22) qu'il sera préférable de coller après la fermeture complète du fuselage. - Tous les joints de la carlingue refermée demandent du soin et de la patience pour un résultat correct. - Enfin, il faut reprendre les 2 renforts circulaires du fuselage, disparus en partie lors du ponçage des joints, avec des bandelettes d'adhésif aluminium. - La planche de bord munie de sa casquette et son raccord de capot en résine, sont de vrais casses tête d'ajustage sur l'avant du cockpit, sans oublier non plus l'anneau (C 28) de maintien de la bulle vitrée. - Le poste avant de l'observateur est équipé d'un siège avec le coussin (C 3) et muni d'un dossier assez haut en carte plastique et cadres. Quelques boîtiers agrémentent les parois latérales et le viseur est réalisé en scratch en s'aidant de la documentation. L'ensemble est de mêmes teintes que le cockpit avec les instruments en noir satiné.
2/ Voilure et moteurs : - Creuser les phares d'atterrissage (simplement gravés) sur chaque bord d'attaque des ailes et en simuler l'ampoule peinte en alu brillant par du profilé arrondi à la lime. Les vitres profilées seront au final réalisées en scotch transparent, du plus bel effet. - Raboter légèrement en longueur chaque rangée d'échappements (résine) pour les faire rentrer correctement dans leurs logements. - Les 2 premiers cylindres visibles en « trompe l'œil » par les aérations frontales ne sont pas convaincantes du tout et l'ensemble est simplement substitué par une trappe de protection, présente lorsque l'avion est au sol. Une plaque de carte plastique (en rouge vif) cloisonne chaque couronne frontale par l'intérieur et sera ultérieurement garnie d'une poignée et d'un fanion (adhésif alu peint en rouge). - Attention à l'alignement des couronnes sur l'avant des fuseaux, aucun repaire visible n'étant présent… et à araser ensuite avec soin en suivant les surfaces des capots. - Vérifier la bonne orientation de chaque moteur sur la voilure… avec des joints à reprendre en totalité. - Même travail d'alignement et de reprise de jointures sur les empennages, les dérives (retailler les tranches de collage de façon bien verticale) et les ailes principales en respectant les dièdres bien particuliers.
3/ Trains d'atterrissage : Le train tricycle comporte l'essentiel et peut être complété de ses câbles de freinage (fil de cuivre peint en noir satiné) et de diverses biellettes de commande sur la jambe avant. Les tiges de rétraction (C 21) sont assez délicates à installer et les 2 roues principales, ne ressemblant pas à grand-chose, sont remplacées au mieux et dans la mesure du possible par d'autres pièces au diamètre correspondant. La roulette avant est correcte dans l'ensemble. Ses petites trappes sont équipées de petites commandes de fermeture en forme de crochets (photodécoupe de récupération) pour apporter un semblant de détails, assez pauvres à ce niveau. Toutes les jambes du train sont en gris bleuté (H 145) avec leurs vérins, compas d'amortisseurs et puits respectifs en aluminium mat.
4/ Pièces vitrées et finitions : Les parties vitrées sont très propres et il faut les manipuler avec soin lors du collage. Cependant, on peut y apporter quelques compléments : - La verrière principale du cockpit reçoit des rideaux pare soleil confectionnés en scotch crêpe froissé, plié et fixés au Kristal Klear. Les jointures sur l'avant du fuselage sont comblées également avec ce même produit. On peut, au final, équiper les pare brise de 2 essuie glaces (étiré collé au Kristal Klear) dont celui de droite balaie la vitre vers le bas. - La bulle avant présente un gros problème particulier : Il faut supprimer 2 des 3 montants (ceux du dessus et à droite par ponçage au polissoir à ongles et Coupound Tamiya), pas alignés du tout par rapport au fuselage et au cadre ovale du dessous pour ensuite les refaire en bandelettes de scotch transparent, sans parler de l'alignement général sur la carlingue… de quoi regretter le nez plein du 312 !... - Le petit radôme dorsal derrière le cockpit est sous dimensionné en diamètre par rapport à l'échancrure prévue et doit être remplacé impérativement par une autre pièce similaire plus large (pièce optionnelle du Lancaster Hasegawa, par exemple…). Il ne sera fixé définitivement en place qu'après avoir aménagé l'ouverture d'un Sextant fabriqué en scratch (voir documentation). - Coté équipements externes, Azur fournit tout ce qu'il faut pour n'importe quel Flamant et il est important de savoir par avance quel appareil on désire réaliser. L'avion étudié ici est assez spécifique et comporte pour l'intrados : le petit radôme (C 33), 2 petits mâts (étiré reliés par un fil), un petit phare arrière (rondelle de profilé + Kristal Klear) et un tube Venturi (scratch) situé sous le ventre. Pour le dessus : une antenne fouet (étiré), l'antenne coudée en pointe (C 16) et le mât (coté droit seulement) soutenant le fil principal.
5/ Décoration : Tout l'appareil est en aluminium mat et « bombé » à l'aérosol Tamiya (Gloss aluminium TS 17) en masquant au préalable toutes les parties vitrées au Humbrol Maskol liquide. L'arrière du fuselage est ceinturé d'une large bande en orangé « Day Glo » haute visibilité et anticollision, de même que sur les saumons d'ailes extrados intrados sans oublier non plus la moitié inférieure des montants de la bulle avant. L'effet d'usure de cette peinture, bien visible sur certains Flamants et notamment sur les surfaces supérieures plus exposées au soleil, est obtenu par superposition de 2 teintes : un fond en jaune crème H 148 additionné après séchage complet d'un passage en transparence plus ou moins opaque de l'orange brillant H 18 en fonction du degré de détérioration désiré. Ces zones seront ensuite légèrement poncées à la paille de fer. Les intrados sont simplement traités en aplats classiques pour simuler une peinture davantage conservée. La toiture de l'avion reçoit une couche de verni mat plus terne dans la continuité du bandeau orangé et divers panneaux de surfaces sont traités différemment entre le verni mat et l'aluminium brillant (couronnes frontales des moteurs et tôles de la voilure). Les dégivreurs de bords d'attaque des ailes sont en noir mat H 33 réalisés à la bande cache Tamiya et les hélices en noir satiné H 85. Il faut ensuite compléter les marquages techniques inscrits en rouge sur la zone d'évacuation du fuselage gauche et non fournis sur la belle planche de décalques dont les cocardes, les dérives tricolores et les zones de marche de voilure conviennent parfaitement. Le numéro de l'avion (277) est directement récupéré (quelle chance !) du D 520 Hasegawa et le gros nombre « 27 » noir sur le nez, directement de la boite à rabiots. Enfin, l'insigne triangulaire du CEAM provient d'une petite planche Carpena consacrée aux insignes français de l'Armée de l'Air (réf 72-06).
Conclusion : Bilan mitigé pour ce modèle difficile et assez laborieux à monter mais qui a pourtant l'avantage d'exister maintenant sur le marché. A réserver essentiellement aux fans de la machine et il y en a !.
Documentation : - « Avord, l'ère du Flamant » - union de publicité et d'édition. - Air Magazine n° 38. Remerciements à TMA / Azur pour la fourniture du kit présenté ici
Texte et montage : Alain Bernhard.
Alain Bernhard / Modelstories 2008
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