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Ventax « Ventavia » 1/100 SNCASO SO9050 Trident II

Ventax « Ventavia » 1/100 SNCASO SO 9050 Trident II [1959]


À la fin de 1959, Ventax Plastics, de Paris, inaugure une nouvelle formule de maquettes en plastique. Au lieu d'être moulées individuellement et attachées à une « nourrice », les pièces constituant la maquette, se présentent sur une plaque de plastique, formées par «estampage» (c'est le terme employé dans l'article de présentation du produit dans « Flying Review » de janvier 1960)
Cette formule sera reprise, vers 1971, par Rareplanes pour ses maquettes « thermo formées ».


Un plan de montage assez simpliste est fourni avec la maquette, mais il n'explique pas les « secrets » de cette nouvelle technique, à part de spécifier qu'il faut « découper soigneusement toutes les pièces de la plaque », puis de les coller (comme indiqué dans la notice de montage--NDR). Notons qu'il n'y a pas de verrière séparée…
Une capsule de colle est fournie, qu'il faut percer avec une épingle pour « appliquer juste ce qu'il faut de colle »…
À l'encontre de la maquette du SFERMA-Nord 1402 Gerfaut II, dans la même collection, le train d'atterrissage est présent, mais c'est le même que celui du Lockheed F-104, troisième modèle de la série de six maquettes, qui comporte encore le Gloster Javelin, Le Northrop SM-62 Snark et le Convair Metropolitan.
Une planche de décalcomanies accompagne le tout qui est présenté dans une pochette en plastique transparent et souple, fermée par une feuille de carton léger pliée en deux et agrafée et sur une des faces de laquelle est collée une image du Trident.

Préparation des pièces : Comme pour toute maquette de ce genre, il faut d'abord détourer les pièces à l'aide d'un feutre noir puis les découper après avoir « promené » sur le pourtour, avec un angle de 45° environ, la pointe d'une lame triangulaire, qui amorce ainsi la découpe. Cette ligne permet alors de dégager les pièces de la plaque, par cassure. Le plastique de l'époque est assez fragile et demande beaucoup de précautions durant cette opération.
Les pièces ainsi séparées de leur base (demi fuselages, extrados et intrados des ailes et des gouvernes horizontales) l'excès de plastique sur les faces de contact, résidus de la base, est enlevé par ponçage sur un papier de verre assez grossier mais bien plan, appuyé sur une surface dure.
Ce travail terminé, les demi fuselages sont renforcés sur leurs bords libres par des languettes de plastique placées à cheval sur les bords et en alternance, qui permettront, en plus, de pouvoir aligner les demi fuselages lors du collage.
Les ailes sont renforcées en collant, dans un premier temps, des bouts de tubes à l'intérieur, et dans le sens de la longueur, des nacelles des réacteurs. Un longeron est ensuite confectionné dans de la carte de plastique de 1 mm d'épaisseur. Ce longeron, qui sera en contact avec les tubes des nacelles, passera de part en part du fuselage.

Montage : J'ai commencé par le fuselage dont les emplacements des emplantures d'ailes sont ajourés afin de permettre le passage du longeron.
Les ailes sont montées à leur tour, en commençant par une seule. Le longeron est alors inséré dans cette aile, à travers le fuselage, jusqu'en butée contre le tube de la nacelle du réacteur. Lorsque l'aile opposée est montée à son tour, si sa longueur est bonne, le longeron sera en contact avec le tube du deuxième réacteur. Le tout bien collé donne une bonne rigidité à l'ensemble.
Les empennages horizontaux (gouvernes de profondeur) sont alors mis en place. Le dièdre négatif qui leur est donné sur la notice est trop important…

Finition du montage avant mise en peinture : Les joints sont mastiqués et les creux des emplantures des ailes et des gouvernes de profondeur sont comblés. Certains joints sont renforcés à l'aide d'une colle « cyanoacrylate ». Le tout doit être bien poncé, car la finition « alu » ne pardonne la moindre imperfection… Bon, mais rien n'étant parfait en ce bas monde…

Train d'atterrissage : Celui fourni est des plus succincts et ne convient pas. En 1959, les acheteurs de ces maquettes, même pas très regardants, ont dû s'en rendre compte !
Cependant, j'ai quand même utilisé les jambes principales fournies sur lesquelles j'ai fixé les roues d'un DHC-2 Beaver d'Airfix au 1/72ème. La jambe avant est une simple tige de plastique et la roue avant est la roulette de queue d'un Fw 190D-9 au 1/72ème, d'Airfix également. Les logements des trains sont figurés à la peinture noire et les trappes sont découpées dans de la carte plastique  mince.

Peinture : L'avion est entièrement passé au Metalcoat « polished aluminium » de Humbrol, au pinceau, puis poncé avec du coton « imbibé » de poudre d'aluminium Abt (j'en ai encore !) ou SNJ (pour les plus « in » d'entre nous)
La verrière, opaque, est peinte en bleu ciel…

Décoration : La décoration proposée est celle du SNCASO SO 9050 Trident II, N° 04, immatriculé F-ZWUK. La planche de décalcomanie est inexploitable (même à l'époque…déjà !) pour plusieurs raisons dont le vieillissement n'est pas la raison majeure… Tout d'abord, il manque deux cocardes et les quatre fournies n'ont pas de liséré jaune. Le dessin du trident, représentant le nom de l'avion, est beaucoup trop grand (il irait pour du 1/50ème) et il en de même pour la lettre individuelle de l'avion.
Je pensais pouvoir utiliser le drapeau tricolore de dérive, bien que le bleu soit trop sombre, mais voilà que le drapeau est bien bleu blanc rouge à gauche et… rouge blanc bleu à droite.
Notons, en passant, que Heller a commis la même bourde sur son Mystère IVA au 1/100ème de sa série « Cadet ».
Donc, les cocardes proviennent d'une planche « Modeldecal », le drapeau est celui, retaillé, de la planche de l'Alphajet de Matchbox, tout comme les triangles de danger du siège éjectable et des aérofreins. Le panneau antireflet du nez est du décalque vierge peint et découpé. 


  En conclusion, je dois dire que ce n'est pas une maquette facile. Le plastique ne se travaille pas très bien. Je me demande combien de maquettes Ventavia ont pu être achetées et, surtout, montées par les maquettistes de cette époque.
Mais enfin, cette maquette, quelque quarante-sept ans après qu'elle a été fabriquée, a rempli son rôle, celui d'être montée !

© Jean-Claude Mermet  /  Modelstories 2006