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WAVE ref ? 1/24 TACHIKOMA [2006]
Le kit représente un engin tiré de la deuxième saison de la série télévisée Ghost in the Shell, donc « Stand Alone Complex - 2nd Gig. »
QU'EST-CE QU'UN TACHIKOMA?
Le Tachikoma est un tank léger quadrupède disposant d'une intelligence artificielle embarquée. Il travaille en équipe avec un opérateur humain qui peut soit s'abriter dans le corps arrière blindé de l'engin, soit être débarqué et progresser sous la protection de son Tachikoma. L'engin dispose alors de sa pleine autonomie et agit comme un équipier à part entière. Il est fourni parcimonieusement à la section 9, le corps d'élite du contre-espionnage dont font partie les héros du dessin animé. Le binôme formé par le Tachikoma et son officier humain est le système d'arme le plus redoutable qu'un gouvernement qui ne recule pas devant les méthodes musclées puisse mettre au service d'une force de police.
Bien qu'il paraisse d'un caractère enjoué et un peu cabotin, il dispose d'une acuité intellectuelle qui deviendra bientôt inquiétante. Il est équipé de lance-câbles, d'organes de préhension permettant d'escalader murailles et gratte-ciels, d'habiles pinces manipulatrices, d'un camouflage thermo-optique digne du Predator, d'armes automatiques, d'un lance-grenade, d'une optronique très complète, de firewall niveau police et de moyens de cyber-attaque capables de pirater toutes sortes de systèmes informatiques. Cette curieuse araignée cybernétique est donc tout sauf un jouet.
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LE KIT\
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D'emblée, on peut résumer d'un mot: remarquable. Moulé avec grande précision, le kit est conçu avec une ingéniosité telle qu'on peut le construire sans colle, car la plupart des joints sont cachés une fois l'engin assemblé. De même, certains points d'attaches sont placés sur la tranche de la pièce plutôt que sur son côté, de manière à ce que le maquettiste puisse ébarber le point d'attache sans attaquer les parties visibles du plastique. Les seules exceptions sont les pattes et la partie avant de la cabine de pilotage qui présentent un joint visible. Une grappe de joints universels "polycap" en vinyle est fournie et permet de réaliser une maquette de Tachikoma articulée et complètement mobile. Les grappes sont moulées en bleu moyen et en gris pâle, ce qui permet à l'amateur de monter une jolie réplique fonctionnelle sans peinture. De nombreuses options restent interchangeables sur le modèle terminé.
A l'instar des kits de robot, genre Evangelion, le kit est accompagné d'une figurine en vinyle souple de l'héroïne de la série.
MONTAGE
Nous plongeons de suite en compagnie du Major Kusanagi dans les vastes réseaux informatiques, puisqu'il faudra fort probablement commander le kit sur un site Internet pour entrer en possession de l'objet. Ce préalable réglé, on peut s'attaquer au montage du modèle.
Ici, j'introduis une petite complication. J'avais décidé depuis longtemps de représenter une scène du douzième épisode de la première saison, ce qui impose un certain nombre de modifications pour rendre la maquette conforme.
Pour réellement améliorer le kit, toutes versions confondues, quelques opérations sont à effectuer.
La plus importante consiste à intervenir sur la coupole avant (pièce A7). Suite aux impératifs de moulage, cette pièce présente quatre crans ouverts au lieu des fentes visibles sur le modèle du dessin animé. Une languette de plastique est donc collée et renforcée à la colle cyanoacrylate et poncée pour restaurer la forme correcte des fentes. Le cerclage des globes optiques (pièces A9) est à encliqueter sur la coupole. Une goutte de colle liquide est à glisser par l'intérieur de la coupole pour bien fixer l'assemblage, ensuite il faut enduire et poncer les petits crans des clips pour obtenir un résultat parfait.
Une autre modification à réaliser est l'ajout de la poignée du verrou de sécurité sur le capuchon du canon (pièce C9). Celle-ci, à peine évoquée par un moignon de plastique est remplacée par une pièce façonnée à l'aide d'un fragment de fil de cuivre. Ce fil a été récupéré sur un vieux bobinage de moteur électrique. Dans ce feuilleton, les systèmes servant à LIMITER la puissance de feu sont trop rares pour être ignorés!\
A partir d'ici, la sophistication du modèle commence à se faire sentir, et on se retrouve vite avec un jeu de mécano constitué par tous les segments de châssis et de pattes articulées, les joints polycap y étant enchâssés, en veillant à ne pas confondre les différents types de capsules. Tous ces éléments peuvent être gardés isolés pour être peints séparément et emboîtés sur leur articulation en fin de processus.
Si l'on dispose de forets suffisamment fins, on peut percer l'orifice des armes, des lance-câbles, etc...
Le joint d'assemblage des jambes de la machine et le joint visible sur la paroi avant de la cabine doivent être soigneusement enduits et poncés.
Ensuite viennent les modifications permettant de représenter un Tachikoma de la première saison.
Il faut pour commencer obstruer, enduire et faire disparaître par ponçage toutes les fentes et meurtrières visibles sur la cabine. La pièce en forme d'écoutille ronde présente sur l'avant de la cabine est d'une forme différente (pièce B3 et B4). Le plus simple est de supprimer au cutter ses points d'attache sur la cabine et de la coller la tête en bas. Sur cette écoutille, il faut également faire disparaître au mastic les meurtrières.
Une des deux pièces (D6) de la coupole devrait être remplacée par une petite boule plus protubérante, par exemple une tête d'épingle en plastique coloré.
Les bras manipulateurs avant sont d'une forme totalement différente et les pièces du kit sont inutilisables (pièces A3-A4 et A5-A6). Après avoir tenté en vain de les refaire avec le corps profilé de petites bombes tirées d'un kit d'avion, j'ai pu les reconstituer en récupérant les cônes avant et les embouts arrières de stylos à bille. Ceux-ci ont été extraits de l'objet à la scie rasoir, puis limés et ajustés par essais successifs.
Sous le bras armé (celui du manipulateur D3-D11) un boîtier de forme rectangulaire en carte plastique doit être ajouté.
Les doigts de l'autre pince (D10) devraient également être refaits suivant les images du dessin animé car leur forme est différente.
Le dernier travail conséquent sera de modifier les extrémités des pattes. Les parements (D12) ne conviennent pas du tout et doivent être remplacés par des pièces sculptées dans de la carte plastique. Les roues (pièces C12) sont complètement hypertrophiées et sont remplacées par des petites roues trouvées dans un set de roues de rechange pour véhicules à l'échelle HO pour modélisme ferroviaire. La monture de ces nouvelles roues est également sculptée dans de la carte plastique.
La figurine de la petite fille est réalisée à l'aide d'un set multipose "academic" de Preiser. Le modèle étant à l'échelle 1/24ème, j'ai utilisé une figurine au 1/32ème pour imiter la petite taille de l'enfant. Le problème de proportions dû au fait qu'un adulte a des membres plus longs et déliés qu'un enfant est réglé en reconstituant ses vêtements à la pâte à modeler à deux composants de modéliste, ce qui épaissit la figurine. Sur la peinture de base à l'enamel, un travail d'ombres et lumières à l'huile parachève l'ouvrage. La figurine est mise en place conformément à la scène du dessin animé et la laisse que la petite fille a attaché au canon (!) est réalisé avec une bandelette de papier.
La figurine du Major Motoko Kusanagi porte la tenue typique à la deuxième saison et est soigneusement rangée en vue d'un autre diorama 'Ghost in the Shell".
PEINTURE
Tous les composants de la machine sont encore épars, ce qui nous permet de les peindre confortablement.
Le bleu de la carrosserie est peint à l'aérographe à l'aide d'un bleu moyen légèrement cassé de gris. Le but recherché est d'une part d'approcher un ton "police" et d'autre part éviter d'obtenir un aspect clinquant semblable à celui d'un jouet en plastique. Afin de donner plus d'effet à la maquette, j'ai réalisé un léger dégradé, à l'aide d'un voile de vernis bleu transparent acrylique appliqué à l'aérographe, clair sur le haut, et plus sombre vers le bas.
Les pièces articulées apparaissent dans le dessin animé gris clair, mais le jeu de reflets fait penser à un ton métallisé. Pour ne pas obtenir l'effet "plat" du tout argenté et encore éviter l'aspect d'un jouet, j'ai peint les articulations en nuance acier, et seulement les parements extérieurs en aluminium brillant. Ce fut l'occasion de tester les tons métallisés à polir de Humbrol, revenus dans les rayons après une éclipse. Sans doute moins performants que les produits vedette genre "alclad", ces pots d'enamel donnent cependant de bons résultats, les pièces peintes sont un peu moins fragiles à la manipulation et, surtout, ces peintures à polir peuvent être éventuellement appliquées au pinceau, alors que la plupart des enduits métallisés exigent absolument l'usage d'un aérographe. Les tons de métal restent cependant encore et toujours un des points délicats de la réalisation d'une belle maquette.
Pour relever le niveau de détail, on affine en glissant du noir dilué dans la gravure en creux, du noir brillant dans tous les petite yeux triples. Un vernis acrylique orange transparent figure les feux de position (pièces B8-B9-B10-B11). Il y a peu de vieillissement, les engins finissent toujours la journée au laboratoire de cybernétique où ils sont bichonnés par les techniciens. Le seul moment ou un Tachikoma a l'air usé, c'est quand il a dérouillé d'une volée d'obus perforants qui l'a réduit en dentelle d'alliages spéciaux. Ouille.
Le socle à thème est réalisé en collant une impression couleur ad hoc sous un disque de plastique transparent extrait d'une tour de CD-Rom vierges. On nage décidément dans l'univers informatique.\
Et voilà!
© Patrick Laurensis / Modelstories 2006
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