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Eduard 1/48 Fokker E III

Eduard 1/48 Fokker E III [1996?]

                                                                                 
Sortie initialement il y a près de 10 ans maintenant, cette boite était une véritable nouveauté à l'époque tant le sujet n'avait pas été abordé par la plupart des fabricants, toutes échelles confondues. Il y avait bien évidemment le petit modèle Revell au 1/72ème un peu rustique mais Eduard a, depuis, sorti son kit (de toute beauté !) à la même échelle.
Les grappes trahissent la production en short run des débuts de la marque tchèque et il y aura pas mal de nettoyage à prévoir sur chaque pièce avant l'assemblage. Celles-ci sont limitées mais complétées par une planche assez importante de photodécoupe comportant notamment les cadres de l'habitacle interne et ses équipements, des roues optionnelles à « rayons » non entoilées, le siège pilote, les tiges de culbuteurs du moteur, le cadre complet de la béquille arrière et le cylindre ajouré de refroidissement de la mitrailleuse.
Pour compléter le tout, un moteur en métal blanc est fourni en option en plus de celui en injecté classique ainsi qu'un morceau de micro tube pour le canon de la mitrailleuse.
5 décorations sont proposées dont l'appareil très connu d'Ernst Udet en 1916, 2 austro hongrois et 2 de la marine allemande.
                                                                                                   
Le poste de pilotage est assez complet et sera très crédible une fois emprisonné dans le fuselage. Il est préférable d'utiliser le siège fourni en plastique afin de pouvoir y graver les nervures de l'osier, celui en photodécoupe étant d'épaisseur trop plate et de surface trop lisse.
On peut compléter l'appareillage latéral par des poignées en relief, notamment sur le manche à balai. Le système d'enroulement des boucles de harnais est assez réaliste mais un peu laborieux à réaliser.
Les cadres sont ensuite à plier à angle droit avant la fixation définitive  de la planche de bord, du manche à balai et du siège. Tout le cadre est en gris verdâtre Humbrol 92, le siège en brun sable complété d'un jus brun foncé dans les nervures pour simuler l'osier, les harnais en blanc cassé et les 2 poignées du manche en brun cuir Humbrol 62. Les parois latérales des demi fuselages, à désépaissir pour faire rentrer le bloc cockpit, peuvent être en brun bois ou couleur toile Humbrol 74.
Le moteur en métal blanc est assez convaincant et évite par conséquent le laborieux travail de ponçage des joints de collage des 2 parties fournies en injecté. Un choix de 2 carénages latéraux de capot (forme carrée ou triangulaire) est proposé en fonction de l'appareil désiré au final.
Les ailes nécessitent un complément de cyanoacrylate par infiltration au niveau des joints de collage pour assurer une fixation correcte et solide. Il faudra aussi désépaissir légèrement les flancs de la couronne frontale du capot après sa mise en place définitive autour du moteur.
Inutile de dire que sur ce type de montage, chaque joint d'assemblage bénéficiera d'une finition particulièrement attentive et soignée à la paille de fer 000.
On peut mettre en place, à ce stade des opérations, le train d'atterrissage composé de tiges en injecté et de renforts en photodécoupe. Pour l'avion étudié ici, il faut utiliser les flasques à rayons à insérer avec précaution sur chaque face des pneus. L'opération n'est pas si difficile qu'il n'y parait et le résultat est tout à fait convaincant !.
La mitrailleuse Spandau est très correcte une fois assemblée avec soin et Eduard propose même un viseur optionnel sans cylindre de refroidissement selon la version choisie. On n'oubliera pas au passage de percer légèrement l'écope située sur le coté gauche du capot.
La béquille arrière n'est pas facile à assembler et, là aussi, le choix de matériaux est donné pour les cadres généraux en V.
Concernant les finitions, on ajoute divers éléments manquants comme le cadre réalisé en profilé plat autour de l'habitacle du pilote, le mat en V inversé au dessus du capot, les 2 marche pieds sous les flancs du fuselage, les 3 guignols de commande de dérive, en photodécoupe pliable, un pare brise non fourni en rhodoid fin fixé au Kristal Klear et l'hélice équipée de sa plaque de moyeu boulonnée en son centre.
Il est par contre inutile d'installer les renforts et guides de haubans fournis en photodécoupe (pièces PE1, PE2 et PE4), trop épais à l'échelle et franchement superflus.
                                                                                                   
Afin de varier des sempiternelles livrées allemandes, c'est un appareil capturé par les français qui a été choisi pour ce montage. Une photo existe et présente en page 16 de l'ouvrage de chez Airdoc sur les avions allemands aux couleurs françaises. L'avion est en maintenance dans un hangar sur des tréteaux avec le capot enlevé et la roue droite démontée. Une belle source d'inspiration pour un diorama !!.....
On y aperçoit notamment une bande repeinte plus foncée autour de la cocarde de fuselage, le gouvernail tricolore, les roues à rayons, le matricule au dessus du marche pieds (récupéré sur la planche de décalques de la boite et « bidouillé »), de grosses cocardes (boite à rabiot ou référence Carpéna) en bout de voilure et, touche d'originalité, une large bande sombre à la base des ailes. En comparant les teintes de gris des cocardes, le bleu apparaît très sombre et identique à la bande de l'aile gauche visible. On peut donc en conclure que l'aile droite portait un bandeau de même dimension et de teinte rouge.
Les surfaces restantes de l'avion sont en toile claire (Humbrol 74), le bleu retouché sur les cocardes et du bandeau gauche en Humbrol 109, le bandeau droit en rouge Humbrol 153 ou 60. Les retouches de teinte plus foncée autour des cocardes, pour masquer les anciennes croix allemandes, sont effectuées au pinceau large très doux au lavis transparent (Humbrol 84).
La maquette est entièrement décorée manuellement au pinceau comme c'était le cas à l'époque. Il ne faut d'ailleurs pas hésiter à laisser apparaître volontairement les traces de brosse sur les surfaces retouchées. L'effet est assez crédible et pas du tout désagréable à l'œil.
Le capot est en métal « bouchonné » réalisé au Gun metal Humbrol 53 avec de petites touches fines en aluminium H 11 ou Metal cote. La base de la couronne frontale reçoit un anneau en adhésif aluminium (Bare metal). Les parties extérieures visibles en bois vernis sont en brun rouge semi brillant Humbrol 133 du plus bel effet comme l'hélice, le cadre du cockpit et la béquille arrière. Les pneus sont gris clair Humbrol 64.
Le haubanage, important sur cette machine et bien expliqué sur la notice, est réalisé à l'aide de sections d'étiré coupés aux dimensions correspondantes après avoir percé les orifices de fixation dans la voilure.
                                                                           
Conclusion :
Un modèle intéressant et incontournable de la Grande Guerre mais plutôt conseillé aux maquettistes expérimentés. Il est d'ailleurs dommage que le fabricant n'est pas encore remis ce kit aux standards actuels de la même veine que ses autres productions récentes.
Recommandé en tout cas pour les « mordus » de vieux coucous !!.
                                                                                                         
Documentation :
- « Les avions allemands aux couleurs françaises » - Tome 1 (De 1914 à nos jours) - association Airdoc.

© Alain Bernhard / Modelstories 2006