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Special Navy SN72001 1/72 Typ XXIII U-boot

Special Navy SN72001 1/72 type XXIII U-boot [2005]

   
Le U-boot type XXIII de Special Navy

Une grosse boîte, plutôt robuste, contient les grappes de polystyrène, une pochette de photodécoupe et un sachet de pièces en résine.

La qualité de la gravure est excellente et, contrairement à certaines maquettes qui ne font illusion que tant qu'elles restent dans le sachet, ce kit multimédia se signale également par la précision avec laquelle les composants s'assemblent. On peut franchement adresser des félicitations à l'équipe qui a conçu les moules.

Suivant la notice, on commence par se pencher sur l'aménagement du kiosque. D'emblée apparaît la source de toutes les difficultés que nous rencontrerons pendant les diverses phases de montage de la maquette: la plaque de photo-découpe.


D'une finesse extraordinaire, celle-ci est très malléable, et il sera très difficile de découper et coller ces pièces quasi microscopiques sans les tordre ou les perdre. L'emploi de ces accessoires en photo-découpe, très délicats, dans tout l'accastillage du sous-marin va en outre rendre la manipulation du modèle extrêmement malaisée. leur mise en place et leur collage exige une certaine expérience du matériau, et le collage peut se révéler difficile, car le point de contact est infinitésimal. Le montage du filtre du schnorkel, notamment, est un cas d'école.


Il faut disposer d'une réserve de fines tiges de plastique ou de sprue étiré à chaud, car certains composants, câbles et antennes sont à réaliser soi-même. Il faut également être en possession de petits forets, car les points d'attaches des échelons, charnières et autres anneaux en photo-découpe sont à peine marqués sur le modèle, et le maquettiste devra repérer et forer lui-même les trous permettant de coller en place ces pièces minuscules.


De l'avis de certains, l'usage récurrent de la photo-découpe pourra sembler abusif. Le cas du logement des phares de navigation dans le kiosque, à plier et à coller en place est typique. On peut être agacé par cette tendance à épicer un kit avec des accessoires qui tendent vers un illusion de produit "superdetail" très à la mode, mais rendent le montage complexe et fragile sans améliorer le résultat final.


Pour monter périscope, antenne gonio et schnorkel, attendez que le kiosque soit complètement assemblé, car la pièce en résine sur laquelle ils sont fixés se monte inclinée vers l'arrière, en dos de tortue, sur l'arrière du kiosque et il est difficile de coller les accessoires bien verticaux sans pouvoir juger de leur position sur l'ensemble.


Les pièces en polystyrène du kiosque demandent un petit travail de préparation: nettoyer les bavures de moulage subsistant sur les nombreuses ouïes, percer les trous qui recevront les pièces en photo-découpe: poignées, échelon, mains courantes... ici aussi, il faut avoir convenablement "bûché" son sujet pour définir quelles travaux seront à effectuer sur et dans le kiosque pour en réaliser tout l'aménagement.

Le montage des différentes pièces du kiosque en polystyrène et en résine s'effectue sans difficulté particulière, car l'assemblage est conçu avec une grande précision. Le modèle étant conçu pour des maquettistes expérimentés, il est cependant entendu que le montage doit être étudié et testé avec soin avant de tout coller. La jointure entre le le dos du kiosque et le pare-embruns en plastique demande un peu de soin et de ponçage pour être parfait. Les joints d'assemblage de la bosse allongée se trouvant derrière le kiosque devront également être améliorés par ponçage.
La mise en place de l'accastillage est de préférence reportée vers la fin du montage de la maquette, car tous les petits échelons, anneaux, antennes et poignées sont très fragiles.
Au vu du kiosque monté, apparaît un petit mystère. Le petit pont en bois à l'intérieur du kiosque est placé fort profond, or les photos du vrai sous-marin montrent les hommes d'équipage surmontant le kiosque de tout le buste. Dès lors, on se demande bien sur quoi ils étaient perchés. Soit il manque une partie de l'aménagement du poste, soit il y a erreur d'interprétation dans la maquette. Il suffit d'y placer une figurine à l'échelle pour s'apercevoir qu'elle est complètement enfouie dans le kiosque.


Dernière opération maison à effectuer, il faut cloisonner l'intérieur du kiosque pour le rendre opaque. En effet, si les maquettistes ont souvent grogné sur les orifices gravés mais non percés, nous rencontrons ici un autre cas de figure: les ouïes étant effectivement percées, on voit, sous certains angles, un jour au travers du sous-marin, ce qui est d'un effet assez curieux.


Les superbes demi-coques du sous-marin sont un exemple impressionnant de moulage de qualité. De dimensions respectables, ces pièces présentent une gravure très fine et détaillée, exempte de défauts ou de retraits de plastique. Sur leur face interne, un emplacement rectangulaire est ménagé en creux dans l'épaisseur du plastique, au niveau du poste de commande, comme si une découpe était à prévoir. L'artisan aurait-il prévu un futur set d'aménagement intérieur?


Séparer ces belles demi coques de leur grappe représente un certain travail, car les points d'injection à couper sont nombreux. Comme on peut le prévoir avec un volume de cette taille, les coquilles sont légèrement cintrées, et lors du collage, il sera nécessaire de les maintenir à l'aide de liens, de pinces ou de serre-joint de modéliste jusqu'à séchage complet. Le traitement du joint des demi coques n'est pas un travail aussi important que l'on aurait pu le craindre car il est en grande partie caché, sur le dos par les kiosque et l'étroit pont, sous le nez par la grosse pièce en résine représentant le bulbe du sonar. Quand à la quille, c'est un patin rectangulaire qui se ponce sur un bloc d'émeri sans problèmes. Proue et poupe sont donc les seules parties de la coque où un travail de ponçage et de finition est réellement requis.


Reste à mettre en place hélice, barre de plongée, divers accessoires et écoutilles en résine... et ces sacrés bidules en photo-découpe qu'on a prudemment laissés de côté pour ne pas les écraser accidentellement pendant la réalisation du gros œuvre. Les échelons du kiosque sont particulièrement délicats. Délicats à façonner, fragiles, difficiles à mettre en place bien alignés, ils ne restent pas en forme et sont tordus ou arrachés au moindre contact. A réserver aux moines bouddhistes formés à la pratique du zen. J'ai fini par les remplacer par des échelons maison en tige métallique pliée à la pince d'électronicien. Plus solide, plus vite fait,... et de section ronde!
Un mauvais point aussi pour la conception de la main courante amovible du pont: de minuscules anneaux en photo-découpe collés debout sur la pointe de segments de sprue avec un fil tendu à travers tout, c'est étrange et cela a fort peu de chance d'être solide.


Une documentation sérieuse et une bonne érudition en la matière sont nécessaire pour réaliser la finition, car un examen attentif des photos disponibles montre des variations dans le nombre et la disposition des échelons sur le kiosque, les modèles de main courante, d'anneaux d'amarrage, etc...
Un travail de réflexion est nécessaire également pour définir quelle configuration doit présenter le sous-marin: schnorkel et périscope sorti, il navigue et les mains courantes amovibles du pont ne doivent pas être montées... S'il est au port, d'autres accessoires ne sont sans doute pas déployés...


La décoration, elle aussi, est à la discrétion de votre savoir encyclopédique, car les références couleur sont peu précises, et les types XXIII étaient peu décorés. Cependant une marque distinctive quelconque doit être confrontée à une recherche permettent de définir l'équipement correspondant.

Les Type XXIII, arrivés en opération à la fin de la guerre, n'ont pas eu l'occasion de combattre aussi longtemps que les célèbres Type VII, mais l'océan Atlantique est un environnement dur, et certaines photos montrent des bâtiments dont la peinture présente une usure spectaculaire. Il faut savoir également que les types XXI et XXIII font partie des matériels allemands qui ont beaucoup intrigués les alliés, qui ne se sont pas privés de faire main basse sur ces vaisseaux et les ont testés et usés jusqu'à la corde.

Il y a donc un certain potentiel historique qui reste à découvrir au sujet de ces sous-marins.

Du fait de ces cauchemardesques et vulnérables petites photo-découpes saupoudrées sur le sujet, il est plus sage de monter une fois pour toute votre U-boot sur un beau socle qui permettra de déplacer la maquette sans y toucher, voire de le mettre à l'abri sous vitrine.

Et de le faire admirer par les connaisseurs.

                                                     

Remerciements à TMA importateur de Special Navy  pour le kit présenté ici.

© Patrick Laurensis /  Modelstories 2005