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SCRATCH Le chasseur trihedron d'Universal War one

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SCRATCH Le chasseur trihedron d'Universal War one

Universal War one, édité chez Soleil, est une bande dessinée  à découvrir. Le scénariste et dessinateur Denis Bajram, qui avait déjà participé à la réalisation des albums Cryozone, nous y conte les aventures d'une galerie de personnages dont l'histoire personnelle met l'armée dans l'embarras. Ce qui leur a valu d'être relégués par la flotte spatiale au sein d'une certaine escadrille surnommée "Purgatory".  Tout un programme.
Mis en face d'un terrifiant phénomène cosmique, les membres mal assortis de "Purgatory", au grand désarroi de la caste des "officiers et gentlemen", montrent rapidement qu'ils sont la seule escadrille capable de résoudre le dangereux problème auquel doit faire face la flotte ... et la planète terre.

Pour en savoir plus sur ces "Douze Salopards de l'Espace", ne vous privez surtout pas du plaisir d'une visite à www.ateliervirtuel.com.
Vous y trouverez un accès direct à tout l'univers d'UW1.

Entre autres qualités, UW1 se signale par un environnement graphique captivant, des vues spatiales de toute beauté...et une profusion d'astronefs propres à inspirer le maquettiste! Parmi tous les matériels mis en scène, le chasseur Trihedron tient manifestement la vedette, comme le X-wing de Star Wars ou le Star Fury de Babylon 5.

L'appareil a de quoi attirer l'attention, non pas parce qu'il est beau, mais parce qu'il synthétise à lui seul l'univers déprimant dans lequel évoluent les personnages. Une vision brutale et réaliste de l'engin militaire: une capsule monoplace lourdement blindée, de gros moteurs, un armement meurtrier - rien de plus. Et dans les pages d'UW1, c'est terriblement efficace.

LA MAQUETTE

Faut-il le préciser, les kits d'engins issus de la bande dessinée européenne ne sont produits par aucune marque nippu-jimi-gawa ou autres. Il faut recourir à la débrouillardise pour ajouter ce méchant petit engin spatial à sa collection.
En d'autres termes c'est un projet "tout scratch".

LA LISTE DES INGREDIENTS

- Une plaque de polystyrène de 1mmm d'épaisseur minimum. Veillez à disposer d'une surface suffisante pour pouvoir y découper toutes les pièces constitutives de l'engin (les flancs, mais aussi les "ailerons" et le caisson du pilote).

- Une petite plaque de polystyrène fine pour y découper le tour des hublots et les détails de structure.

- Des cylindres dont le diamètre et la longueur varieront en fonction de l'échelle à laquelle vous déciderez de réaliser la maquette. Ils serviront pour le container latéral d'armement et les moteurs. Ces cylindres peuvent être récupérés grâce à une multitude de sources: corps de bics ou de marqueurs, emballages, tubes d'électricien en PVC, étuis de lipstick, flacons, composants de machines, vieux jouets, manches d'outils,...

- Languettes et tiges de plastique, déchets de grappes de kits, fils de cuivre tirés de câbles électriques, etc... serviront à réaliser les détails, connections et tuyauteries des moteurs.

-Ruban adhésif.

- Outils de maquettiste: cutter, pince fine, latte métallique, enduit de masticage de maquettiste, papier émeri extra-fin à l'eau, marqueur fin ou crayon à mine grasse, colle de maquettiste pour polystyrène, matériel de peinture et diluants sont indispensable à la réalisation de n'importe quelle maquette.
Ceux qui voudront aller plus loin y adjoindront fins forets et mini-mèches, pointe à tracer, petite scie rasoir, colle cyanoacrylate type "superglue" pour les pièces métalliques ou les pièces de récupération genre PVC ou vinyl.
Un oubli fréquent: dresser l'inventaire de ses petits pots de peinture et s'assurer que leur contenu n'a pas séché.

LE MONTAGE

Pour ceux qui manqueraient d'expérience dans le tout fait main, c'est le projet idéal, à peu de choses près. Il suffit - si l'on peut dire- de couper quelques plaques de plastique suivant des formes géométriques simples. L'assemblage à réaliser est des plus basiques.

Il est plus pratique de graver les détails de structure sur les différents panneaux avant de les coller pour obtenir le volume de l'engin. Vous rencontrerez sûrement plus de difficultés si vous tentez de réaliser une gravure soigneuse sur le volume assemblé, en le tenant en équilibre d'une main, le sommet appuyée sur le bureau, tandis que  de l'autre vous devez à la fois manier la pointe sèche et maintenir la latte en position pour tirer un trait bien droit!

Vous pouvez tracer les lignes de tôles au crayon gras ou au marqueur fin sur les plaques, puis tenir l'assemblage en main à sec pour juger de l'effet visuel, avant de graver.

Il s'agit ensuite de tracer à la pointe à tracer, ou à défaut avec un outil pointu genre pointe de compas, les lignes de structure. A ce stade, les "dérapages" de votre gravure peuvent être rattrapés en y  glissant une goutte de "superglue" pour les reboucher. La gravure effectuée, les "barbes" présentes sur les bords de vos tracés devront disparaître.
Pour ce faire, poncez avec du papier de verre à l'eau de grain 400 ou 600. Un grain plus gros serait plus rapide mais ferait aussi des griffes difficiles à effacer. La finition se fait au papier de verre de carrossier de grain 1000 ou plus pour repolir le plastique. Les traits de la gravure sont probablement plein des résidus de ponçage. Vous pouvez nettoyer tout ça à la brosse à ongle ou en passant dans les traits avec un porte-mine 0.3mmm à mine très sèche. Une pointe métallique aurait pour effet une nouvelle gravure...et de nouvelle barbes!

Essuyez avec soin vos pièces. Des résidus de poussière de ponçage risqueraient plus tard de se mêler à la peinture avec un résultat catastrophique.

Avec cutter et forets, découpez l'ouverture des petits hublots. Une fois de plus, faites un repérage correct avant d'entamer le travail.

Nous pouvons à présent coller ensemble les flancs, le caisson du pilote et les nageoires de la bête. La dérive verticale ne sera montée qu'après la mise ne place des moteurs, car elle fait l'objet d'un assemblage plus fragile.

C'est ici que les romains s'empoignèrent. Non pas que le montage soit plus compliqué, mais le matériau utilisé peut nous causer quelques soucis. En effet, les objets cylindriques récupérés (dans ce cas, des corps de marqueurs) peuvent être constitués d'un PVC ou d'un vinyl qui fait beaucoup de copeaux collants quand il est scié, résiste avec obstination aux coups de cutter, est à peu près insensible aux solvants des colles à polystyrène, et offre une fort mauvaise adhérence tant à la "superglue" qu'aux résines à deux composants. Pour la découpe, il faut faire preuve de soin afin de les trancher et les ajuster bien d'équerre et surtout pour réaliser à la main quatre pièces rigoureusement identiques (les quatre moteurs). Pour les tuyères, simplement couper l'embout du marqueur (mêmes remarques que ci-dessus) et y insérer un petit tube creux d'aluminium. Ce matériau se trouve en tous diamètres en magasin de modèles radio-commandé et est fort utile pour toutes sortes d'usages "fait maison".
Sur les corps cylindriques de mes boosters j'ai enroulés des bandelettes de papier collants qui donnent l'illusion d'épaisseurs structurelles et de détails mécaniques. L'application de papier collant coupé avec un soin parfait est une manière pratique  de représenter de la tôlerie. C'est
rapide et d'un coût ridicule si le travail est réalisé avec minutie.

Avant de tenter de coller ces diaboliques cylindres "incollables", il est judicieux d'y insérer de force une pièce de polystyrène qui permettra justement à votre collage d'avoir prise.

Le pod d'armement latéral doit lui aussi être découpé avec le soin et la patience voulue pour être monté sur l'aile. Il faut également en biseauter l'arrière et y ajuster une plaquette d'obturation. Collage, ponçage, masticage...

Pour la pointe ogivale de ce pod, je n'ai pu me résoudre à attendre qu'une casserole d'hélice d'avion au 1/32ème égarée ne passe par-là, et j'ai simplement réalisé cette ogive avec une boulette de mastic à deux composants "milliput". poncé avec soin une fois sec, le résultat se révèle parfait.

L'empennage, nous l'avons dit, est plus fragile puisqu'il est monté sur des tuyauteries récupérées sur les grappes d'injection d'un vieux kit.
Les kits japonais sont souvent trop chers, mais ont l'avantage de fournir de trrrrès jolies grappes. A conserver précieusement. Tandis que les grappes des vieilles boîtes Airfix ... Bêêêk!

On termine en installant les hublots transparents et leur plaque de sertissage, petites plaques, charnières de panneaux mobiles, tuyauteries, etc....

PEINTURE

Pas complexe: gris. Tout l'intérêt est dans le vieillissement. Ces capsules sont grillées aux radiation cosmiques, gelées au zéro absolu, puis, rentrées au dock, plongées dans des conditions atmosphériques et humides viables...puis à nouveau lancées dans le vide...
Condensation, contraction, dilatation, échauffements... que la vie est dure pour une machine.

L'engin a donc été représenté comme ayant passablement souffert de son utilisation opérationnelle intensive. Jus de noir dans la gravure, traînées de fluides autour des moteurs, ombres d'oxydation brunâtre le long des lignes de tôle, craquelures...

Tout cela étant théorique. Un physicien ou un technicien de l'astronautique serait plus à même de nous expliquer dans quels matériaux devrait être construit un tel engin et de quels efforts physiques, thermiques ou mécaniques il pourrait porter les stigmates.

A notre niveau, l'essentiel étant de se faire plaisir et de respecter l'esprit de l'œuvre originale.


Une fois le tout monté sur un présentoir de circonstance, Ô surprise, vous y êtes arrivé!

Fin de l'épisode. Et... Bonne lecture!


© P Laurensis / Modelstories

La couverture de la BD

Images de la BD présentées à titre de document maquettiste

La maquette en cours de construction.

Gros plan sur le pod latéral montrant le type de détails rapportés

Les propulseurs dont la difficulté de mise en place est évoquée dans le texte

Schéma de construction