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Heinkel He 219 A-7 (1/48)
Tamiya 480060 (1998)

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Textes et photos Jean-Christophe CARBO

Type : injecté (+ lest en métal)

Autant le Heinkel He 219 a pu fasciner les amateurs d'avions un peu étranges, autant il semble avoir été oublié par les fabricants de maquettes. Longtemps il a fallu se contenter des modèles peu convaincants de Frog, Revell et Lindberg au 1/72 puis vinrent, en 1993 les deux superbes modèles Dragon. Quand au 1/48, rien si ce n'est des résines chères et fragiles. Puis arriva enfin le kit Tamiya qui enfin fait honneur à la silhouette insectoide de ce grand prédateur nocturne...En effet il faut bien du 1/48 pour apprécier la beauté de cette machine étrange au nez globuleux d'insecte, aux antennes de crustacé et aux longues pattes de sauterelle...sans compter la longue queue bifide et les fuseaux parfaits mais démesurés des nacelles moteurs.  Qui plus c'était une excellente machine, à la pointe de la technologie de l'époque....

Le kit est superbe avec une très belle gravure, un excellent niveau de détails pour le cockpit et les trains d'atterrissage. Même l'armement Schräge Muzik est détaillé ce qui ne sert hélas pas à grand chose car je n'ai pu trouver comment on y accédait (trappe?). L'avionique elle-même a fait l'objet d'un traitement minimal ce qui est là bien utile car il est fréquent que des He 219 retrouvés par les alliés aient perdu leur capotage de nez. Par contre on regrettera la découpe des fuseaux moteurs qui interdit la tentation de scratch l'un de ceux-ci (lorsque le modèle a été construit il n'y avait ni Verlinden, ni Aires etc…). Une de ces bonnes idées comme en a fréquemment ce fabricant c'est d'avoir moulé le lest (et il en faut) en forme de plancher du cockpit : invisible !
La notice est comme toujours chez Tamiya d'une lisibilité remarquable (c'est un pléonasme chez ce fabricant que de vanter ses notices).

La recherche
Le modèle proposé par Tamiya est labellisé A-7. Ceci ne résout pas les problèmes d'armement. Tous les appareils étaient-ils équipés comme celui proposé ici de "Schräge Muzik" ? et quid du pack d'armement ventral, zone d'ombre sur la plupart des photos et fourni ici avec 2 goulottes de canons alors que la représentation la plus fréquente de la bête en donne 4 ?

Sources documentaires :
-Military Aircraft #021 (1995/7) et #026 (1996/5) [pour les détails techniques]
-Wings vol 9/4 [pour les vues de la machine du NASM]
-special Mach1 Chasseurs de Nuit de la luftwaffe 1940-45 [pour les photos couleurs]
-Profile n°219 [pour l'historique]
-Luftwaffe Code Markings & Units 1939/45 par Barry C. Rosch (Schiffer) [pour le modèle finalement choisi]
-Pauke, Pauke! à http://www.geocities.com/Pentagon/7404/ [le site des chasseurs de nuit de la Luftwaffe]
plus diverses photos dans Jet&Prop FotoArchiv, Flugzeug FotoArchiv, The history of the German Night fighter force (chez Jane's), the Captive Luftwaffe (K. West chez Putnam) etc...

Montage :
Il commence par le cockpit, très détaillé et avec un gadget ingénieux : le plancher est moulé en métal blanc et sert de lest pour faire tenir la bête sur ses pattes. Certains appareils avaient un "pare-soleil" au-dessus de l'avionique du navigateur. Si l'on installe la schräge Muzik il faut ne pas oublier le collimateur en position verticale pour le radariste, accroché à sa section de verrière.. Rares sont les machines où cet équipement est visible!! D'ailleurs cet équipement n'est pas inclus dans la boîte.

Les nacelles moteur s'assemblent sans difficulté. Par contre, de manière peu fréquente pour ce fabricant, les joints des pièces qui, entre elles, composent les nacelles, nécessite un masticage important. De plus la découpe des pièces ne permet pas d'ouvrir les panneaux d'accès aux moteurs ce qui est dommage. Tamiya propose les volets de refroidissement en position ouverte ou fermée.. Le train d'atterrissage est finement détaillé, par contre les logements de roues du train principal pourraient être plus meublés avec tubulures et câblages... Attention d'ailleurs au positionnement adéquat des pièces composant le " fond " des logements de train : en effet rien ne vient valider leur bon positionnement et comme la section des nacelles est bien circulaire, il est facile de se retrouver avec un fond de train incliné à droite ou à gauche. Comme ces pièces servent d'assise au train principal c'est tout le positionnement des jambes de train qui en découle!
Tamiya propose les volets en position haute ou basse. C'est un bon point car c'est maintenant une option systématique sur tous les nouveaux modèles de cette marque. Cela ne sera pourtant guère utile sur ce modèle car sur toutes les photos les volets restent dans le plan de l'aile à l'arrêt.

L'assemblage des ailes au fuselage est facilité par l'utilisation de longerons qui renforcent le joint, une technique déjà utilisée par Monogram pour ses multimoteurs. Le joint est parfait. On pourrait presque se passer de colle! La même chose est vraie du joint de l'empennage au fuselage mais le capot de l'avionique (" nez ") nécessite quelque ajustage.

Le reste des pièces (antennes, trappes de train, verrières) peut être mis en place après peinture.

La décoration :
Les deux décorations proposées par Tamiya sont très classiques mais justes. Naturellement la question de l'armement se pose toujours mais cela est vrai quelque soit l'appareil choisi ! Cherchant une machine un peu différente et après avoir rejeté la version tchécoslovaque (voir Profile et Aircam S5 sur l'aviation tchécoslovaque), je me suis basé sur un appareil saboté par les allemands puis photographié par les américains dont pas moins de trois photos différentes apparaissent dans Luftwaffe Code Markings & Units 1939/45 par Barry C. Rosch chez l'éditeur américain Schiffer. Les caractéristiques curieuses de cet engin sont les suivantes : un camouflage remanié sur le terrain, probablement avec des taches de vert foncé et peut-être de braunviolett (je me suis limité au vert sur gris pour le modèle). Cette peinture est très usagée. Il semble y avoir des marques noires sous les ailes et il est possible que l'ensemble du dessous du fuselage arrière ait été peint en noir. Les débris du nez (une charge fut probablement placée dans le cockpit) montrent une pointe avant munie des montants pour les quatre antennes Yagi du radar Lichtenstein SN-2 mais sans ces antennes. Enfin le code originel a été effacé (L1 + ??) et remplacé par un code à trois chiffres genre Ecole de Chasse (515 ?). Le Werknummer sur les empennages a été effacé par les repeintures successives.
Je n'ai toujours pas trouvé de " Hellblau " satisfaisant parmi les peintures que j'ai pu trouver " en pot " (mais messieurs les fabricants peuvent envoyer leurs échantillons à la rédaction, je me ferais un plaisir de les étudier) aussi ai-je utilisé, comme à l'habitude un pot de XF-2 Tamiya (c'est du blanc) avec une goutte de bleu (XF-8). Pour les deux autres couleurs utilisées c'est le XF-61 (vert foncé) et XF-63 (gris panzer) qui ont été mises à contribution avec des retouches en gris neutre XF-20 et en RLM Grau XF-65 Comme vous le voyez je reste fidèle aux peintures du fabricant!!!
Les croix sont prises dans la boîte, les immatriculations ont par contre été réalisées en décalque à sec ou proviennent de la boîte à rabiot.

Conclusion : probablement un autre grand succès (mérité) du fabricant : ma "boutique" habituelle n'en a plus en stock depuis un mois! Excellent. Comme d'habitude avec ce fabricant on se perd en superlatifs.

Je tiens à remercier la société T2M, importatrice de Tamiya en France pour la fourniture du kit analysé ci-dessus.

©
modelstories, 2001.

ros plan sur le cockpit avec son embase en métal. Les sièges ne sont pas installés mais ont déjà reçu des sangles en photo

Le joint avant des nacelles moteur est la grosse déception de ce modèle : non seulement il faut le mastiquer mais sa découpe rend difficile l'ouverture des capots mo

Le joint du cône arrière des nacelles mo

Photos et montage
Jean-Christophe CARBONEL